Bourde officiellement sémantique
Il a une curieuse façon de s’exprimer, ce Gabriel Attal, porte-parole du parti macronien, et que France Inter invite ce matin. Glosant sur les réformes que prétend mener le gouvernement de son idole, il parle du « bouleversement du numérique et du digital ».
Le cher garçon ne semble pas connaître le sens des mots, et, surtout, qu’il vaut mieux éviter le franglais ET les pléonasmes lorsqu’on s’exprime devant un micro, cela, à l’heure de la plus grande écoute des radios françaises – ce qui est le cas de France Inter. Et d’une, digital n’est pas français – sauf dans le cas des empreintes de doigts. Et de deux, dans les autres circonstances, il doit se traduire en français par numérique. Par conséquent, ce jeune ignare n’est pas conscient de la bourde consistant à employer les deux mots dans la même phrase. Mais soyons équitable : « Le Point », dans son numéro à paraître le 31, écrit de Salwa Toko qu’« après avoir lutté pour une féminisation de l’univers digital, elle dirigera le Conseil national du numérique ». L’ignorance est donc aussi journalistique.
C’est très courant, la plupart des gens qui donnent publiquement et inconsidérément leur opinion ignorent le sens de digital, et pensent que c’est simplement un terme élégant, qu’il faut absolument caser, à l'instar des millions de Français qui pensent, à tort, qu’on doit dire technologie plutôt que technique, jugé démodé.
Bref, une fois de plus, on piétine la langue française.