Trucages de cinéma : les plus faciles à comprendre
La semaine dernière, un épisode sur France 2 faisant partie de la série Capitaine Marleau montrait une même actrice, Géraldine Pailhas, interprétant deux personnages de sœurs jumelles. Elles ne se rencontraient quasiment jamais, sauf dans la dernière scène, qui se passait dans un cimetière. Et là, l’une des deux sœurs enlaçait sa jumelle, ce qui ne pouvait pas exister sans un trucage optique. Je sais vaguement comment on procède en pareil cas, pour l’avoir vu souvent – en particulier dans La tulipe noire, où c’était Alain Delon qui passait derrière le fauteuil dans lequel son frère jumeau était assis, de sorte qu’on avait deux Delon en même temps à l’image, mais je craindrais de ne pas être très clair si je tentais d’expliquer comment on procède en pareil cas (une histoire de cache mobile, pas simple à décrire sans image).
En réalité, je me suis toujours intéressé aux trucages dans les films, et j’ai souvent tenté de trouver l’explication. Au moins deux fois, et pour des trucages extraordinaires, j’ai compris comment on s’y était pris : pour la scène de Mariage royal, où l’on voyait Fred Astaire danser au plafond et sur les murs de sa chambre d’hôtel (non, il ne portait pas des chaussures avec des semelles aimantées ! Il y a une très bonne explication ICI), et pour la séquence de l’ouverture de la Mer Rouge dans Les dix commandements, de Cecil B. DeMille, dans la version de 1956 (il y a le même épisode dans sa version de 1923, mais le truc est différent, plus simple et moins spectaculaire – oui, j’ai ce film dans ma boîte à malice, film que sans doute personne parmi vous n’a jamais vu).
Pour ces deux films, j’avais misé juste et trouvé la bonne explication, mais sachez que, pour le trucage de la Mer Rouge, on l’avait filmé sur un terrain qui sert aujourd’hui de parking à la Paramount (5555 Melrose Avenue, à Hollywood), que cela avait nécessité six mois de travail, coûté un million de dollars, et que le truqueur en chef, John P. Fulton, était un maître et un véritable tyran. Il avait fallu une bonne douzaine de trucages supplémentaires pour parachever l’image de cette seule scène.
Dans ces deux scènes, l’informatique n’a joué aucun rôle, et pour cause : les procédés numériques n’existaient pas encore ! Les trucages étaient donc à cent pour cent matériels. Une petite récapitulation LÀ, en anglais malheureusement.
Je pense écrire d’autres articles sur ce sujet des trucages au cinéma. Vous verrez qu’il y en a de plus en plus, même si vous ne les percevez pas !