Football, rap, mode. Bof...
Le football est une activité qui me rase, à un point rare. Je n’ai jamais assisté à un match de football. Quoique si : quand j’avais cinq ans, mon père m’avait traîné au stade modeste de notre petite ville, mais, très vite, j’ai été vacciné, et pour toujours, par cette mauvaise action. Les hurlements des spectateurs, que je ne m’expliquais pas, m’avaient affolé, et j’ai supplié qu’on me sorte de ce guêpier, que jamais plus on ne me contraigne à y assister, pour m’infliger pareille torture. Pour prendre un point de comparaison, je m’intéresse au football à peu près autant qu’au rap et à la mode.
Donc, je ne connais pas les règles de ce prétendu sport, je ne connais pas non plus les noms des joueurs, y compris des plus célèbres, et je ne comprends pas en quoi leur activité devrait passionner un pays entier.
Pourtant, hier soir, j’ai pu voir à la télévision, dans une émission populaire mais qui est en train de couler sous les assauts conjugués du football et des playlists des invités, je suis tombé sur une courte séquence du fameux match au cours duquel l’équipe allemande – vous savez, celle dont on radote sans arrêt que « À la fin, c’est l’Allemagne qui gagne » – s’est fait écrabouiller par l’équipe de la Corée du Sud, un pays où la passion du football ne domine pourtant pas. Eh bien, même votre (très humble) serviteur a compris que l’entraîneur de l’équipe qui gagne toujours à la fin semblait avoir fixé des fers à repasser sous les semelles de ses champions.
Bien entendu, ne me demandez pas d’expliquer ce phénomène, qui relève moins du sport que du comique. Par ailleurs, je ne suis pas non plus germanophobe. Mais voir les prétentiards se faire flanquer une râclée à la face du monde entier par des novices, c’est toujours réjouissant.