Mon rêve... irréalisable

Publié le par Yves-André Samère

J’aimerais assez être président de la République. Pas pour m’entourer de courtisans lèche-bottes qui colporteraient servilement mes moindres consignes rebaptisées « éléments de langage » et qui viseraient à combler mes moindres caprices ; pas non plus pour m’offrir de la vaisselle à cinq cent mille euros (facture camouflée en cinquante mille euros via un mensonge éhonté) ; pas pour donner des leçons à tout le monde et me brouiller avec mes voisins, que j’aurais insultés ; pas pour transformer une éventuelle compagne en « première dame » et la faire encenser chaque semaine par un « Paris-Match » béat d’admiration ; pas davantage pour utiliser un Falcon afin de parcourir cent kilomètres en laissant répandre le bobard que le chef de l’État doit être protégé et se déplacer rapidement.

Non, pas pour toutes ces raisons. Mais surtout pour m’écarter de cette manie qu’ont tous les présidents français de se montrer dans les stades quand on y joue au football, sport générateur de popularité, et pour refuser, si par malheur les Jeux Olympiques avaient lieu chez nous, d’aller les inaugurer avec la formule  « Je proclame ouverts les Jeux Olympiques 2*** en France », non prévue par la Constitution, qui ne veut rien dire et n’a aucun rapport avec le TRAVAIL qui devrait être celui d’un chef d’État.

Je crois avoir raconté que jadis, Félix Houphouët-Boigny, le président de la République de Côte d’Ivoire, répondant à un journaliste qui lui demandait s’il aimait le football autant que les Ivoiriens, avait répondu que non, il préférait la boxe et le cyclisme. Et il l’avait prouvé lorsque la finale de la Coupe de Monde s’était tenue à Abidjan, alors capitale du pays : il s’était déplacé pour lancer le match dans le stade qui d’ailleurs portait son nom, puis... il était parti sans y assister ! Preuve qu’on peut se moquer éperdument de ce jeu prétendu « enjeu national », et faire fi du qu’en dira-t-on.

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