Une mosquée contre une piscine

Alors que, plus d’une fois, j’ai publié ici une notule en grillant la politesse au « Canard enchaîné » (pas difficile, il est hebdomadaire et ne paraît que le mercredi, alors que je peux écrire tous les jours), cette fois, c’est « Le Canard » qui me bat à la course.

En effet, j’avais l’intention de traiter, ici et aujourd’hui, la question de cette prolifération des mosquées géantes dans quelques pays musulmans (Maroc, Turquie, Algérie), mais c’est Anne-Sophie Mercier, chroniqueuse chez le Palmipède, qui m’a précédé en rédigeant un article court mais presque complet, Toujours plus haut, en page 8 de son journal. Tout y est, et notamment le plus important : que lesdites mosquées sont généralement édifiées « en bordure de plages, histoire d’éloigner du péché les petites vicieuses en Bikini ». L’information a été donnée cette semaine en page 134 de l’hebdomadaire « Le Point », dans un article, intitulé La folle course des minarets, rédigé par Kamel Daoud, écrivain algérien qui a reçu en 2015 le Prix Goncourt du premier roman.

Je vais donc me contenter d’ajouter en commentaire un fait que la chère Anne-Sophie ne connaît visiblement pas : la mosquée la plus haute du monde, actuellement, se trouve, non pas à Dubaï, où l’on s’est contenté d’inaugurer en 2010 la Tour Burj Khalifa (828 mètres pour 163 étages), car il n’y a que des mécréants dans ce pays, mais à Casablanca, au Maroc (mosquée Hassan-II, 210 mètres de haut). Or, à cet endroit, au bord de l’océan Atlantique, se trouvait jadis la plus grande piscine du monde ! Aujourd’hui, ce record appartient au Chili, mais, pendant des décennies, c’est Casablanca qui devançait tous ses concurrents, et avait donc les honneurs du Guiness Book des Records. Il faut dire qu’à cet endroit, l’océan était très dangereux, et valait à la ville un grand nombre de noyades chaque année. Mais on a dû penser en haut lieu qu’Allah protègerait les baigneurs, et on a dégagé la piscine au profit de la mosquée !