Nyssen succède à Cahuzac ?
Ça va de mieux en mieux pour Françoise Nyssen, ministre de la Culture et ex-patronne des Éditions Actes Sud. En effet, il vient de se révéler que cette maison d’édition a reçu, en 2017, de la part du Centre National du Livre, une subvention de... 104 145 euros, alors qu’elle était encore à la tête d’Actes Sud mais déjà ministre de la Culture, donc ayant la tutelle dudit Centre National du Livre. Si ce n’est pas du conflit d’intérêts, ça y ressemble fort.
Cette petite plaisanterie relève à présent du Pénal, et c’est beaucoup plus gênant que ces histoires immobilières sans permis de construire. Se souvenir qu’il y a là une forme de récidive, puisque le Premier ministre, le 9 juillet dernier, et sur la demande de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, avait retiré à madame Nyssen toute autorité sur les questions littéraires. Ajoutons que la dame avait passablement traîné les pieds, puisqu’il avait fallu, entre elle et le Premier ministre, un échange de courriers qui avait duré plus d’un an, et qu’elle-même a conservé la possibilité de percevoir des revenus de la maison d’édition. Alors que douze jours seulement avaient suffi pour qu’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, renonce à conserver la tutelle de l’Inserm, que dirigeait son mari Yves Lévy. Ce qui s’appelle y mettre de la bonne volonté !
Petit rappel : le délit commis par madame Nyssen est passible de cinq ans de prison et de 500 000 euros d’amende (au maximum). On rejoue le rôle de Cahuzac ? Ah, si elle avait eu l’idée de revendre les actions qu’elle possède dans Actes Sud !... Un léger oubli, sans doute.