Les Gaulois, nos prétendus ancêtres

Publié le par Yves-André Samère

En voyage à l’étranger, Macron a voulu, comme d’habitude, faire le malin en comparant les Français aux Gaulois, prouvant ainsi que sa culture n’est pas « au-dessus de la moyenne », comme avait dit naguère un de ses courtisans habituels. Bref, il ne connaît à peu près rien des Gaulois, et n’en a retenu que les albums d’Astérix.

D’abord, les Gaulois n’étaient pas « nos ancêtres », comme l’ont prétendu quelques chansons rigolotes. Et tout ce que nous croyons savoir de la Gaule est en réalité une invention... romaine ! Même Vercingétorix, qu’on a présenté comme un résistant à l’envahisseur romain finissant par se rendre piteusement à Jules César, était en fait un aristocrate celte, formé comme soldat par l’armée romaine, et placé par César, avant la guerre, à la tête d’un corps de chevaliers arvernes, en signe d’amitié entre Rome et les tribus gauloises. Cette amitié a été décrite par Dion Cassius dans son Histoire romaine. Bien entendu, elle n’a pas survécu à la guerre entre les Romains et les Celtes.

Quant à la validité de l’histoire célébrée par César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, elle relève plutôt de la propagande, le Romain ayant eu intérêt à magnifier la réputation des Gaulois pour se mettre lui-même en valeur ! Or cette réputation flatteuse est tombée dans l’oubli durant des siècles, et n’a refait surface qu’à partir du Second Empire français, pour une raison analogue. Étrangement, c’est à peu près à cette époque qu’on a tiré de l’oubli la célèbre Jeanne d’Arc, qui avait été oubliée durant plus de quatre siècles, jusqu’à ce que la politique ait besoin d’une providentielle héroïne.

Un autre jour, je vous parlerai peut-être de la fameuse bataille d’Alésia, dont on ne sait à peu près rien.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Vous allez un peu vite. S'il est vrai que les gaulois étaient beaucoup plus portés sur l'oral que sur l'écrit, ce qui permettait à ceux qui possédaient l'écrit de raconter ce qu'ils voulaient, il n'en reste pas moins que nos prétendus ancêtres nous ont laissé pas mal de vestiges dont des objets et créations artisanaux et des armes. Ce n'étaient pas des manchots. <br /> Mais il est vrai que, comme tout le monde à l'époque, les tribus gauloises, nombreuses ne serait-ce qu'en France, passaient leur temps à se faire la guerre. <br /> Les gaulois sont nos ancêtres ainsi que beaucoup d'autres peuples et tribus qui ne manquaient pas à l'époque. <br /> Non, Macron fait de l'éducation populaire. C'est l'almanach Vermot sur pattes. C'est le cliché : les François sont comme les Gaulois : têtus et râleurs. <br /> En fait, il veut nous donner une leçon avec son "réfractaire" : le non (noble) c'est pour les dirigeants, le oui, c'est pour le populo. Le populo obéit.
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Y
Je n’ai à aucun moment nié que les Gaulois étaient très supérieurs à la réputation qu’on leur a faite ; qu’ils n’étaient ni naïfs ni superstitieux ; qu’ils étaient civilisés, parfois davantage que les Romains ; qu’ils avaient une diplomatie, et ont conclu un traité d’amitié avec Alexandre le Grand. Certaines découvertes archéologiques ont prouvé que la civilisation gauloise a existé bien avant la conquête romaine, que les tribus gauloises avaient une organisation institutionnelle, avec un roi à leur tête, entouré d’une aristocratie de guerriers dirigeant le peuple, tout à fait comme à Rome, et qu’ils avaient des échanges commerciaux avec le reste de la Méditerranée. Outre cela, ils moissonnaient leurs terres avec des machines bien avant que les Romains abandonnent leurs faucilles, savaient travailler le fer, se souciaient d’hygiène, et pratiquaient même la chirurgie. Leurs villes étaient dotées de fortifications et d’un système d’écoulement des eaux, dès avant la guerre des Gaules !<br /> <br /> De tout ça, Macron ne doit pas connaître grand-chose. Comme je l’ai écrit, il en est resté aux albums d’Astérix et Obélix.