Monsieur Hulot part en vacances
Il n’est pas bête, ce M. Hulot ! Pour annoncer urbi et orbi sa démission du gouvernement, il n’a commis aucune erreur.
Et d’une, à l’entendre, il n’a prévenu personne : ni le président de la République, ni le Premier ministre, ni même sa propre famille. De la surprise, il y en aura eu pour tout le monde.
Et de deux, il a choisi pour le faire savoir la station de radio le plus écoutée de France à cette heure-là, France Inter, dont les journalistes, eux non plus, n’ont pas été prévenus.
Et de trois, il n’a pas commis l’erreur, fatale quand on veut surprendre, de révéler sa décision un mercredi, comme beaucoup l’avaient fait avant lui. Sachant que « Le Canard enchaîné » est rédigé le mardi pour être imprimé à partir de midi, il a choisi le meilleur moment. Demain, aucune manchette ne manquera dans tous les journaux de France et de Navarre.
Et puis, il a trouvé le ton qu’il fallait, sur le mode loyal, avec hommage au président et au gouvernement tout entier, qu’il veut voir comme « des amis », prétend-il. Alors que, devant leur poste de radio, Macron et l’illustre inconnu qu’il a pris comme Premier ministre devaient en réalité piétiner de rage, voire se rouler par terre.
Eh oui, je ne crois pas beaucoup à la sincérité d’un ministre qui s’en va en battant sa coulpe, sur le mode J’ai-échoué-je-suis-le-seul-responsable. Hulot nous fera toujours rire. Surtout quand il joue les tragédiens. On sent qu’avant de faire de la politique, il a fait de la télévision !