Recrutement
L’inconvénient, quand, à l’instar de votre (très humble) serviteur, on pratique ce qu’on appelait naguère « l’humour sophistiqué et glacé » – ce qu’on disait de Marcel Gotlib –, c’est qu’il est impossible de distinguer parmi ses lecteurs ceux qui le pratiquent aussi, et savent donc lire entre vos lignes, et ceux qui, prenant tout au pied de la lettre, pensent que vous êtes sérieux.
Cela m’est arrivé de temps en temps, à propos d’un article que j’avais écrit ICI, voilà plus de six ans, et qui m’a valu une avalanche de lecteurs, de bonne volonté mais pas toujours très calés en orthographe, qui avaient apparemment pris au sérieux ce petit texte sans prétention, sinon celle de faire sourire. Jusqu’à ce matin, où j’ai trouvé un commentaire rédigé par un visiteur qui disait avoir quinze ans et qui se sentait une vocation de tueur à gages. En bref, il voulait savoir comment entrer dans la carrière. Je n’ai pu que me répéter, puisque j’avais déjà donné l’adresse du bureau recruteur, dépendant du gouvernement.
Donc, chers apprentis tueurs, reportez-vous à mon article, et faites brûler un cierge au saint compétent – il doit bien en exister un !