Au Maroc, on flingue ceux qui veulent émigrer

Publié le par Yves-André Samère

Je n’ai jamais eu aucune sympathie pour le régime politique du Maroc, avec sa monarchie prétendument encensée par le peuple, qui, en réalité, n’a pas droit à la parole, et que les rois successifs (Mohammed V, puis son fils Hassan II le boucher, puis Mohammed VI, l’accapareur de toute la fortune du pays) pressent depuis toujours comme un citron.

Or voilà que la marine de ce dernier se met à flinguer les malheureux qui tentent de gagner l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure. Cela s’est passé le 8 septembre dernier, dans le détroit de Gibraltar, qui sépare le Maroc de l’Espagne et que j’ai souvent traversé – mais sans aucun risque, sur les navires très officiels. Or la marine royale a ouvert le feu contre le petit bateau rapide qui les transportait, et la version officielle a prétendu qu’elle avait été « contrainte » de le faire (ben voyons, des nationaux qui tentent d’émigrer, c’est dangereux parce que ça donne le mauvais exemple). Raison invoquée : l’Espagnol qui pilotait « refusait d’obtempérer ».

Résultat, une jeune femme de vingt-deux ans, qui venait de Tetouan, a été tuée, et trois de ses compagnons ont été blessés.

Le gouvernement marocain se vante d’avoir, depuis janvier, empêché 54 000 tentatives de passer vers l’Espagne. Il s’agissait, non seulement de migrants ordinaires, venus d’un autre point d’Afrique, mais, de plus en plus, de Marocains. Amnesty International a parlé de « répression choquante, [... ] à la fois cruelle et illégale ».

Mais un gouvernement qui fait abattre ses nationaux parce qu’ils ne supportent plus de vivre dans leur pays, quoi de plus normal ?

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