« Avant Jésus-Christ » ?
Je crois n’utiliser en aucun cas l’expression « avant Jésus-Christ », qui est doublement fautive.
Première faute, « Jésus-Christ » est un abus de langage. À supposer que ce personnage ait existé, jamais il n’a porté ce nom, attendu que le mot christ, sans majuscule, n’est pas un nom propre, mais un nom commun, dérivé du grec chrestos, désignant un personnage exerçant la double fonction de chef d’État et de chef religieux – ce qui est extrêmement rare dans l’Histoire –, et qu’il est d’autant plus incongru pour désigner Jésus, que celui-ci avait interdit à ses disciples de l’appeler ainsi ! C’est dans la Bible, vérifiez. Alors, les catholiques, on désobéit à son Sauveur ?!
Seconde faute, il est absurde de s’appuyer sur le calendrier grégorien, imaginé par un moine (qui d’ailleurs s’est trompé dans ses calculs) sur ordre du pape à partir de 1579, adopté en Europe à partir de 1582, et pas dans tous les pays. Il n’y a donc pas lieu de considérer comme légitime cette habitude de tout ramener à un calendrier qui n’a été créé qu’à l’usage des chrétiens, et même pas TOUS les chrétiens, puisque les orthodoxes ne l’ont pas reconnu avant quelques siècles, l’URSS ne l’ayant adopté qu’en 1917, et que six pays ne l’utilisent toujours pas : l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, l’Éthiopie, l’Iran, le Népal et le Viêt Nam.
Dans ce cas, comment, sous nos cieux, désigner la période qui a précédé l’an 1 ? C’est simple : les gens qui préfèrent la vérité à la croyance même universelle disent « avant notre ère ». C’est ce que je fais, et je ne suis pas près de changer de vocabulaire.