Jésus : quelques bobards très répandus

Publié le par Yves-André Samère

Parti, hier, d’une recherche sur Lao Tseu, je suis tombé, de fil en aiguille, sur un site qui nous propose de « tout savoir » sur quelques personnages célèbres : Mohammed (dit Mahomet pour les ignares), Confucius, Moïse et Bouddha. Et Jésus. Je suis allé voir la page sur Jésus, et y ai trouvé quelques perles, que voici :

- « très vite, les partisans de Jésus ne sont plus que douze : les apôtres ». C’est une simplification ayant une origine symbolique, le nombre douze ayant un sens magique, puisqu’on le retrouve un peu partout. Dès que j’aurai un moment, je traiterai ce sujet du véritable nombre des apôtres, nombre qui a beaucoup varié selon les circonstances, et qui ne figure jamais dans les évangiles ;

- « sa dénonciation par Judas Iscariote ». Très douteux, ce détail ! De nos jours, la prétendue traîtrise de Judas, dont le côté invraisemblable saute aux yeux, est mis en doute par un nombre de plus en plus grand d’historiens, qui ne voient dans ce récit qu’un formidable bobard ;

- cette dénonciation « s’achèvera par son sacrifice et sa résurrection ». Stupide : une dénonciation qui s’achève, qu’est-ce que cela veut bien vouloir dire ? Et cette résurrection est fortement mise en doute elle aussi par des historiens, qui pensent que Jésus, mis en croix où il n’est resté qu’environ trois heures, n’est pas mort ainsi ;

- Jésus serait mort « à Jérusalem en avril 30 ». En fait, c’était peut-être en 32, car on ne peut choisir entre les deux dates possibles correspondant à un vendredi 15 du mois de Nisan ;

- Jésus aurait eu « plusieurs frères ou cousins : l’apôtre Jacques, Joset, Jude et Siméon de Jérusalem ». Ce Jacques n’était pas un apôtre de Jésus, il y avait beaucoup d’homonymes dans les noms à cette époque. Les frères de Jésus le considéraient, et sa mère aussi, comme un fou qui disait n’importe quoi. Aussi avait-il pris ses distances avec sa famille ;

- « la vie du Christ est racontée dans les quatre Évangiles et les écrits de Suétone, Tacite et Flavius Josèphe ». Faux ! Suétone et Tacite ne « racontent » pas la vie de Jésus, et Flavius Josèphe se contente de parler de ses disciples, sans le nommer.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Moi, le bobard que je préfère, un des plus gros qui soient parce qu'il est lourd de conséquences après des siècles de conditionnement, c'est l'attitude de Jésus sur la croix. <br /> Le mec est en train de crever. Que les clous aient été enfoncés dans ses paumes - ce qui est invraisemblable - ou dans ses poignets, il devrait s'affaisser au maximum même en admettant que le petit rebord sous ses pieds ait été assez large et droit. Or, on représente toujours Jésus droit dans ses bottes, les bras plus ou moins à l'horizontal; (c'est symbolique et expressif bien sûr.) Cela ne tient pas la route. <br /> Bon alors, il est toujours fringant, pas la peine de le plaindre.
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Y
C’est que tous les auteurs des statues et tableaux se sont inspirés de ce qui avait été fait à la Renaissance, où nul n’avait fait la remarque que le poids d’un condamné serait trop important pour que les paumes ne se déchirent pas. Mais les historiens de notre temps ont presque tous relevé cette erreur. De même, tous les artistes ont affublé Jésus d’un caleçon, alors que les suppliciés n’en avaient évidemment pas. Je crois que seul Scorsese, dans son film, en a privé son interprète Willem Dafoe, en 1988, dans “La dernière tentation du Christ”. Mais il le filmait de profil, pour ne pas effaroucher les chaisières. Il y a eu aussi Michel-Ange, qui a sculpté une crucifixion où l’on voit bien Jésus complètement nu, et de face. C’est à Florence, dans la Basilique de Santo Spirito. Mais Michel-Ange ne craignait pas la nudité masculine !