Récompensons les plus malhonnêtes !
Vous vous souvenez d’Agnès Saal ? C’est cette ancienne patronne du centre Pompidou puis de l’Institut National de l’Audiovisuel, qui ne concevait pas de se déplacer autrement qu’en taxi, évidemment payé (48 000 euros en tout) par les contribuables, et qui a si bien servi d’exemple à un autre voyou, Mathieu Gallet, qui lui succéda et conserva tous les avantages qu’elle s’était octroyés. Hélas, l’une et l’autre furent pris la main dans le sac, la chère Agnès fut condamnée en 2016 à six mois de prison avec sursis, et fut suspendue pendant six mois de la fonction publique.
Une fonctionnaire aussi exemplaire ne pouvait que plaire à une autre délinquante, Françoise Nyssen, aujourd’hui ministre de la Culture, qui, elle, faisait dans l’exécution de travaux exécutés à son profit, au prix d’un ou deux viols de la loi, et qui ne tardera pas à être éjectée elle aussi. En attendant, cette provisoire ministre vient de favoriser Agnès Saal en lui donnant un poste au ministère de la Culture, et en l’élevant, le 29 août, à l’échelon d’administrateur général, pour une durée de trois ans, fonction qui, selon son avocat, « n’entraîne aucune modification de traitement ni nouveaux avantages »... Ben voyons ! Cerise sur le gâteau, cette promotion, qui n’est pas automatique et a donc été prise par Madame Nyssen seule, est à effet rétroactif, à partir du 1er janvier de cette année. Pourquoi se gêner ?
Médiapart a publié les détails : Agnès Saal gagnera donc désormais environ 74 000 euros par an, plus un supplément en forme d’indemnité qui lui permettra d’augmenter sa retraite de dix pour cent.
Comme quoi, selon le mot de François Hollande, le Macron que nous avons bêtement élu est bien « le président des très riches ». Des très malhonnêtes, également. Mais cela va sans dire.