Savoir ce qu’on mange
Vous êtes, comme toutes les personnes de bon sens, convaincu que les industriels de l’alimentation nous empoisonnent chaque jour avec des produits frelatés, qu’ils bourrent de divers mixtures chimiques destinées à nous faire croire à l’origine naturelle de ce qu’ils nous vendent. Par conséquent, vous voudriez bien savoir ce que vous achetez... et mangez. Normal.
Vous allez me dire qu’aujourd’hui, la majorité des produits vendus sous emballage inscrivent la composition de leurs produits, que la loi impose d’y faire figurer, sous peine de sanction. Et il est possible que vous vous soyez astreint à lire cette liste, toujours imprimée en caractères minuscules, comme ces mentions figurant en caractères minuscules au bas de la plupart des contrats de vente. Mais ces inscriptions sont à la fois illisibles matériellement, et incompréhensibles à quiconque n’a pas fait d’études poussées en chimie.
Eh bien, il existe plusieurs solutions. J’en connais deux, jusqu’ici : l’une a été donnée par « Le Canard enchaîné » de cette semaine, en sa page 5, colonne 1, sous le titre L’avis des autres. L’autre a été donnée récemment à la télévision dans une émission d’Élise Lucet. Comme quoi, tout ce qui passe à la télé n’est pas à rejeter, comme le croient les puristes !
La première solution s’appelle Yuka, c’est un petit logiciel pour smartphone, déjà adopté en France par des millions de curieux, et qui permet d’identifier les produits alimentaires vendus en supermarché. L’autre est une base de données présente sur Internet, qui s’appelle Open Food Facts. Je les ai testées toutes les deux, et elles fonctionnent de la même façon. Il faut d’abord avoir installé sur votre téléphone un petit programme de scanner, permettant de scanner le code barre qui figure sur l’emballage du produit à identifier. Ce travail se fait très rapidement, et vous verrez affiché sur votre écran un nombre de treize chiffres qui va servir à vous renvoyer, si vous le touchez, vers la rubrique d’Internet correspondant au produit dont vous voulez connaître la composition très précise. Je l’ai fait avec un produit de Nestlé, un dessert nommé Le Viennois café, et j’ai obtenu, non seulement la photographie du produit, mais son poids, la nature de son emballage, sa catégorie, et surtout sa composition très complète et les noms des magasins qui le vendent ! Si cette composition comprend un produit nocif (dans le cas présent, du lactose), il apparaît en caractères gras.
Les deux méthodes donnent les mêmes résultats, et voici la composition du produit qui s’est affichée : lait entier (59,2 %), crème lait (15,6 %), sucre, eau, sirop de glucose et fructose, lactose (lait), poudre de lait écrémé, extrait de café (0,7 %), gélatine porcine, amidon modifié de maïs, amidon de tapioca, stabilisants, arômes, colorant (caramel ordinaire), correcteur d’acidité (hydroxyde de sodium). À ne plus consommer, par conséquent !
J’ai refait l’expérience avec un bocal d’olives vertes dénoyautées, qui donne comme résultat ceci : olives, eau, sel, acidifiant (aide citrique). Cette fois, un produit irréprochable.
À vous de jouer !