Victor Hugo, imposteur politique
Jamais je ne mettrai Victor Hugo sur un piédestal. Grand écrivain naturellement. Mais sur le plan politique, il a été un guignol et un imposteur !
Un guignol, car, ainsi que l’a dit aujourd’hui Éric Zemmour sur France Inter, il n’a cessé de se tromper – et donc, de tromper les autres, ceux pour qui sa parole était parole d’évangile –, et a passé sa vie à changer de camp au gré de ses intérêts personnels, d’abord conservateur, puis romantique (rappelons qu’il n’a pas inventé le romantisme, qui est né en Allemagne, et bien avant lui), puis monarchiste (élevé au rang de Pair de France par le roi Louis-Philippe), puis républicain lors de la proclamation de la République, puis partisan de Louis-Napoléon Bonaparte, dont l’accession à la présidence est saluée par lui avec enthousiasme, puis partisan du nouvel empereur auto-proclamé, qui le reçoit parmi les premiers visiteurs de l’Élysée, mais refuse de lui donner un poste ministériel, ce qui va le faire passer dans l’opposition ! Et enfin, il était temps, de nouveau républicain. Ajoutons que boursier subventionné par l’État dès l’âge de vingt ans, il avait tenté par trois fois de se faire élire à l’Académie française, ne réussissant qu’à la quatrième tentative.
Son imposture commence par sa comédie visant à se faire passer pour un exilé politique, banni par Napoléon III pour avoir tenté, pendant le coup d’État de décembre 1851, de se constituer prisonnier : désireux de passer pour un martyr de sa cause, il se présente devant un commissaire de police et demande à être arrêté, mais le commissaire lui refuse cette faveur d’un nouveau genre, par ces mots : « M. Hugo, je ne vous arrête pas, car je n’arrête que les gens dangereux ! » (cité par Jean Tulard dans Peut-on faire confiance aux historiens ?). Horrible vexation, qui, après de vaines tentatives de démolir, depuis l’Assemblée où il est député, celui qu’il va désormais surnommer « Napoléon le Petit », va l’inciter à s’exiler en Belgique, puis dans les îles anglo-normandes, jouant au proscrit prêt à mourir pour ses idées. En quoi il était un précurseur de Brassens (« Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente »). En vain, car il ne risque rien, puisque aucune mesure d’interdiction de séjour en France n’est prise contre lui ! Alors que, dans son poème fleuve de 6200 vers, Les châtiments, il se répand en insultes d’une bassesse inouïe (« Te voilà, nain immonde, accroupi sur ce nom [celui de Bonaparte] ! Cette gloire est ton trou, ta bauge, ta demeure ! ». Etc.).
En 1859, Napoléon III décrète une amnistie générale, mais Hugo refuse d’en profiter, pour ne pas écorner sa légende.