Bobard, ou « élément de langage » ?

Publié le par Yves-André Samère

J’ignore qui a inventé l’expression « élément de langage », mais il y a de fortes chances pour que ce soit l’œuvre d’un communicant pudique, ayant voulu éviter l’expression « mensonge proféré par un homme politique ». En tout cas, les membres de la bande à Macron se sont vite adaptés, et hier, on en a eu un bel exemple.

En effet, l’équipe de Yann Barthès avait envoyé dans la cour de l’Élysée une journaliste chargée de poser la même question à tous les membres sortant du conseil des ministres, déplacé ce jour-là du mercredi au mardi parce que leur chef de bande a « besoin de se reposer », comme le racontent les journaux et bulletins d’information, dit-on ; sans que quiconque prenne la responsabilité de dire OÙ il compte prendre ce repos (pas éternel, hélas) – preuve de la confiance que leur patron a en eux. Et donc, à tous les ministres traversant la cour afin de regagner leur voiture, elle a demandé comment ils avaient trouvé Macron. Sous-entendu : bien ou mal, et à quel degré.

Eh bien, tous, absolument tous, sans la moindre exception, avec une spontanéité qui fait honneur à leur sincérité, ont répondu qu’ils l’avaient trouvé « en pleine forme ». Aucun, absolument aucun, n’a fait la moindre réserve.

Il faudrait être particulièrement jobard pour en conclure qu’aucun ne mentait. Cette comédie puait la consigne donnée d’en haut : nier que Jupiter commençait à perdre les pédales, et que cela commençait à se voir comme se voit le mensonge ruisselant sur la face d’un ministre.

Mais mentir au peuple, ce n’est plus un péché, sous l’empire de la religion macronienne. Et prendre les citoyens pour des crétins, pas davantage.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :