La barbarie à visage humain
L’association L214, qui avait déjà mis sur Internet des vidéos montrant comment on broyait des poussins vivants, a, cette fois, filmé et mis en ligne d’autres vidéos prouvant comment, dans un certain abattoir auquel je n’ose faire la publicité qu’il mérite, on maltraite les animaux de boucherie, par des procédés voisins des tortures nazies ou japonaises (oui, japonaises : les Japonais se sont montrés pires que les nazis, et avant eux, puisqu’ils ont commencé en Mandchourie en 1931).
Or, quelle a été la réaction du patron de cet abattoir, un certain Philippe Demiot ? Il a déclaré ceci, que je recopie sans y changer une virgule, comme à mon habitude : « Je suis très énervé qu’on utilise des images “choc” auprès du grand public. Derrière ces images, il y a des hommes qui travaillent. Ils ont un métier difficile ». En effet, scier les cornes d’un veau encore vivant, percer la patte d’une vache toujours consciente pour mieux la susprendre par un pied à un crochet, découper vivant un bœuf, et autres amusettes inoffensives, c’est un métier difficile.
Que croyez-vous qu’a fait Demiot après cette diatribe qui défend ses innocents salariés ? Il a porté plainte contre L214, pour, tenez-vous bien, intrusion et divulgation d’images volées. Par conséquent, dénoncer – en les prouvant – des actes de barbarie, c’est du vol. J’imagine que si des journalistes alliés, en 1943, avaient filmé à Auschwitz la manière dont les gentils nazis gazaient les Juifs (dont je vous rappelle que c’étaient des spécimens d’une race inférieure, puisque le regretté Adolf l’avait brillamment démontré dans un best-seller en vente dans toutes les bonnes librairies de Pologne, d’Iran, d’Italie, d’Arabie Saoudite et des États-Unis), si des journalistes, disais-je, avaient vendu la mèche, le joyeux trio Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann aurait porté plainte pour diffamation. C’est vrai, quoi, on ne calomnie pas les gens si on n’a pas de certitude. Avant cela, souvenez-nous que les calomniés ne sont que soupçonnés, comme on dit dans les médias français.