Nous aussi, luttons CONTRE LE CLIMAT !
Lorsqu’on entend le Premier ministre, dans un discours, parler de « lutter contre le climat », on reste aussi éberlué que si, pour la millième fois, Marie-Pierre Planchon, chargée de lire au micro de France Inter les prévisions météorologiques, annonçait que dans telle localité, la température ne sera que de « trois petits degrés ». C’est un peu comme si je prétendais « lutter contre le langage » quand j’écris que le verbe stupéfaire n’a rien à faire dans notre vocabulaire, attendu qu’il n’est qu’un doublon superflu du verbe stupéfier, ou, plus grave, comme si j’approuvais, à la manière d’un Alain Rey, que le verbe travailler soit partout remplacé par l’argotique bosser.
Je veux bien, moi, que la langue évolue, comme ils disent tous, mais dans le bon sens ! Pas dans le sens imposé par les pseudo-journalistes des radio-télés, ou, pis encore, par les rézosossios qui tendent à évincer les véritables dictionnaires de langue, que le public a trop tendance à utiliser (parce que ça va plus vite) à la place de ces ouvrages indispensables.
Ces scories s’accumoncellent, et pas pour le bien de la langue, qui est ce que nous avons de mieux en France.
NB : vous avez remarqué ? Je viens d’employer le verbe s’accumonceler, comme cet article très intéressant et que je vous invite à lire. Ce verbe a été créé par San-Antonio, qui l’utilisait dans la plupart de ses romans, et qui est un mot suffisamment rigolo pour qu’on s’en serve sans honte, même s’il n’est pas dans les bons dictionnaires (mais je suis tranquille, à présent, Alain Rey va l’y admettre dans son Robert !)