Des noms qui changent
Les années qui, en France, ont suivi la prise de la Bastille, ont amené un souci de la langue française qui me semble avoir disparu de nos jours. Si bien que cette passion langagière a provoqué quelques changements.
Ainsi, en 1790, on a vu apparaître 83 nouveaux noms pour désigner les départements qu’on venait de créer. En 1793, après la mort de Louis XVI, 3000 noms de lieux (villes et villages) ont changé de nom ! Dunkerque est devenu Dune-Libre ; Marly-le-Roi s’est appelé Marly-la-Machine ; Bourg-la-Reine a pris le nom de Bourg-l’Égalité ; Saint-Denis s’est appelé Franciade ; Saint-Étienne devint Arme-la-Ville ; et, last but not least, Colombey-les Deux-Églises a reçu le nom de Colombey-la-Montagne !
Dans les villes, beaucoup de rues et de places ont aussi changé de nom : la place Louis -XV s’est transformée en place de la Révolution en 1792 ; la rue Saint-Nicolas est devenue la rue de l’Homme-Libre ; le pont Notre-Dame s’est appelé Pont-de-la-Raison.
Il n’est pas jusqu’aux particuliers, dont certains ont aussi changé de nom, comme François Noël Babeuf, qui a choisi de s’appeler... Gracchus Babeuf. À temps pour être guillotiné sous une nouvelle identité, en 1797. Admirez le progrès !
Pour ma part, je souhaiterais que tous les lieux auxquels on a donné le nom de François Mitterrand soient enfin rebaptisés, car cette ignoble canaille ne méritait pas cet honneur. Après tout, à Paris, aucune rue n’a reçu le nom de Napoléon !