Envahissement par le charabia

Publié le par Yves-André Samère

Le mal gagne toutes les catégories de la société. Au début, seuls les requins politiques et les dégénérés des médias remplaçaient systématiquement les mots simples par des expressions tarabiscotées. Mais à présent, on les entend employées par des gens qu’on croyait à l’abri de ces sottises.

Ainsi, tout à l’heure, j’ai ouï à la radio un manifestant des Champs-Élysées se plaindre que Macron et ses domestiques n’étaient pas « en capacité » de faire je ne sais plus trop quoi, et qui n’a aucune importance. Un homme normal aurait dit, il y a un an ou deux, que ces zozos étaient incapables de faire le travail pour lequel on les a mis au poste qu’ils occupent indûment.

Si quelqu’un voit ce qui peut justifier l’action d’effacer tous les adjectifs pour les remplacer par ce jargon impossible (oh pardon ! Ce jargon « compliqué », comme il faut dire de nos jours – et ce doit être le seul adjectif qui a échappé au massacre généralisé), qu’il me contacte au plus vite, je suis sur des charbons ardents.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
C'est pour faire comme ceusses qui savent. Attendez : "être en capacité" a quand même plus de sens, de noblesse, de littéraire, qu'un pauvre "incapables". Faut que ça en jette.
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Y
Eh oui, mais parler simplement et correctement, c’est (en apparence) montrer qu‘on est supérieur aux précieuses ridicules, qui sont revenues en force. Il n’y a rien à faire d’autre que de dédaigner ces cuistres.
D
Pour moi, non. C'est de la bêtise et de l'ignorance. Dire "incapables" n'est pas un parler populaire, c'est du bon français tout simplement. C'est être du côté de ceux qui essaient par tous les moyens de parler un français simple et correct, sans s'occuper d'une mode initiée par des Trissotins du XXIème siècle.
Y
Appelons ça du véritable nom : le snobisme. C’est le rejet du parler populaire.