Rare : un film français à voir ?
Hier soir, on a pu (re)voir dans Quotidien le jeune Maleaume Paquin, qui est la vedette du dernier film de Daniel Auteuil Rémi sans famille. Le revoir, car il était déjà passé dans la même émission il y a une semaine ou un peu plus, ce qui ne se produit jamais, tant on craint d’ennuyer les téléspectateurs.
Ce garçon, qui en est à son troisième film alors qu’il n’a guère plus de treize ans, semble avoir séduit tout le monde sur le plateau, et notamment les deux actrices françaises qui le côtoyaient, Virginie Ledoyen et Ludivine Sagnier. D’abord, détail mineur, car il est très beau, ce qui compte assez peu, mais surtout parce que la timidité n’est pas chez lui le trait de caractère qui domine. Très vif, très à l’aise, répondant du tac au tac à toutes les questions, je pense qu’on pourrait le mettre face à face à Macron, et qu’il ne se laisserait pas démonter, même s’il s’aventurait à l’appeler Manu. Mais surtout, durant tout le temps de sa présence à la table des interviewés, pas une seule fois il n’a commis la moindre faute de français ! Ce que des tas d’acteurs chevronnés, par exemple Isabelle Huppert, seraient incapables de faire. Et, au passage, il n’a jamais utilisé le mot compliqué, contrairement à la majorité de ceux qui parlent pour ne rien dire...
Néanmoins, on devrait lui souffler qu’il court deux dangers. Le premier est le cabotinage, qui vous guette quand, acteur enfant, vous en faites un peu trop. Le second, c’est qu’il doit veiller à ne jamais tomber sous la coupe de Scorsese, qui, si la chose arrive, le détruira comme il a détruit DiCaprio et Gaspard Ulliel, aujourd’hui voué à enfiler des pubs pour des parfums de luxe, où il n’a rien à faire qu’à jouer les mannequins.
Je pense aller voir le film après-demain lundi, mais je me demande s’il sera aussi réussi que le seul vu par moi naguère à la télévision, Sans famille, tiré du même roman d’Hector Malot, et sorti en 1958, avec une distribution brillante : Gino Cervi, seule vedette étrangère de ce film français, Joël Flateau (qui jouait Rémi), Simone Renant, Paulette Dubost, Maurice Teynac, Bernard Blier, Pierre Brasseur, Raymond Bussières, Roger Pierre, Bernard Lavalette, Jean-Marie Serreau, Jacques Moulières, Jean-Marc Thibault et Yves Barsacq. Excusez du peu, mais revoir Paulette Dubost et Raymond Bussières, ça vaudrait d’aller au cinéma en marchant sur les mains !
Il a existé de nombreuses autres versions de la même histoire, dont une japonaise en 1970, qui ont connu des fortunes diverses, mais celle que je viens de citer a été la seule à connaître un vrai succès.