Éléments de langage
Il y a, aujourd’hui, un charabia officiel, rebaptisé en « éléments de langage », et dont on se demande si ceux qui le pratiquent ont conscience d’être ridicules (ou odieusement cyniques). Et l’émission Quotidien en a donné hier soir un extrait. Exemples :
- Ne dites plus « chômage », dites « situation de non-emploi » (Castaner)
- Ne dites plus « expulsé », dites « éloigné » (l’ex-mini de l’Inter, Gérard Collomb)
- Ne dites plus « suppression », dites « bascule numérique » (Françoise Nyssen, ex-ministre de la Culture)
- Ne dites plus « impôt », dites « prélèvement », ou « nouvelle ressource » (Bruno Lemaire, puis Élisabeth Borne)
- Ne dites plus qu’un nouvel épisode politique, que le Pouvoir a été forcé d’annuler sous la pression populaire, est « décalé », dites qu’il « s’intègre dans un nouveau calendrier » (Cédric Villani, on voit que la médaille Field était méritée)
- Ne dites plus « crever un œil dans une manif », ou « éborgné par la police », ou « gueule déchirée par un flashball », dites « personnes frappées violemment à la vision ». C’est frappant.
Décidément, nous sommes gouvernés par des artistes. Des créateurs. Quelle chance nous avons de posséder les dirigeants les plus intelligents de la Terre !