Faudrait-il brûler la Bible ?
Hier soir, j’ai regardé à la télévision un film de Roland Emmerich, The day after tomorrow (en français, Le jour d’après), que j’avais vu en salle en 2004. Soit dit en passant, l’affiche française est une belle escroquerie, car elle montre la Tour Eiffel prise par les glaces, alors que notre tour nationale n’apparaît à aucun moment dans le récit. Mais passons.
Il est donc question d’une catastrophe climatique difficilement expliquée par le scénario, puisque, au contraire de ce que tous les médias racontent, le climat de la Terre s’est emballé jusqu’à produire une glaciation générale et très rapide, ce qui nous vaut des images fantastiques, produites par plus d’une douzaine de firmes spécialisées et des centaines de techniciens auteurs des trucages. Mais peu importe, et passons aussi sur les monceaux de clichés que charrie le scénario. Car j’ai surtout retenu une scène, qui se passe en intérieur dans une bibiliothèque publique de New York, où quelques personnages se sont réfugiés pour tenter de se protéger du froid, ce à quoi ils parviennent en... brûlant les livres qu’elle contient.
Or, peu avant la fin du film, on voit l’un des personnages serrer contre lui un livre que manifestement il refuse de brûler, et, à la question que lui pose la fille de l’histoire, il répond que c’est la première Bible imprimée en Europe par Gutenberg, à Mayence, en 180 exemplaires, entre 1452 et 1455. La fille lui demande s’il est croyant, et il répond que non, mais que, malgré cela, il considère ce livre comme le premier chef-d’œuvre, et que, s’il ne devait sauver qu’un seul livre, ce serait celui-là, car il a fait davantage de bien au genre humain que tout autre ouvrage.
Eh bien, je pense exactement le contraire, car, si je devais ne brûler qu’un seul livre, ce serait celui-là. Comme entreprise de crétinisation des masses, en effet, il n’y a pas pire que la Bible, qui a été à l’origine, non pas d’une religion, mais de TROIS : le judaïsme, puis la chrétienté, et enfin l’islam. Saviez-vous que, dans le Coran, Jésus et sa mère Marie sont plus souvent nommés que dans la totalité des évangiles ? Jésus y est cité comme un prophète, et Marie est évidemment considérée comme une sainte, tout comme chez les catholiques. Alors que son demi-dieu de fils la tenait pour une fieffée casse-pieds (voir l’épisode des noces de Cana !)