La fureur des « bises »
Mais d’où vient donc cette manie française d’embrasser des inconnus sur la joue ? Sur deux joues ? Sur trois, voire quatre ? Voyez les acteurs : ils se détestent à peu près tous, mais s’embrassent à longueur de journée. Et si, à la radio ou à la télé, quelqu’un cite le nom d’un absent, c’est automatique, il y a toujours un imbécile pour glisser dans la conversation un inexplicable « On l’embrasse ».
Cette coutume est, non seulement ridicule, mais aussi et à la fois récente et injustifiée. Récente ? Mais oui ! Cherchez dans les archives cinématographiques antérieures à l’époque de la Cinquième République, et même un peu postérieure, et dites-moi si vous avez trouvé une seule photo ou un seul film montrant De Gaulle embrassant quelqu’un ! Il semble que cette habitude stupide (et anti-hygiénique) n’était pas dans les habitudes des hommes politiques avant la présidence de Chirac. Mais aujourd’hui, comparez avec les habitudes d’un Macron, dont cependant on sait qu’il n’a aucun ami (il y avait bien ce truand de Benalla, mais ils sont un peu brouillés, à présent).
Dans la plupart des autres pays, on ne pratique pas ce genre de bise. Exception, les Russes s’embrassent, oui, entre hommes, et sur la bouche. Mais à mon avis, la vodka y est pour quelque chose ! Tandis qu’aux États-Unis, on ne s’embrasse guère, on préfère le hug, qui consiste à enlacer son vis-à-vis, sans en faire davantage, ce qui rend son sens au verbe « embrasser » (puisque on fait cela avec les bras seuls). Pour une fois que les Yankees nous donnent le bon exemple... En revanche, dans les pays arabo-musulmans, on s’embrasse à qui mieux mieux et sans arrêt.
J’aimerais être nommé dictateur, si possible à vie. Je prendrais alors un décret interdisant aux gens de s’embrasser en public. Les délinquants se verraient frappés d’une amende salée, ce qui redresserait nos finances en perdition.