Non acceptation

Publié le par Yves-André Samère

Alain Rey, ce raseur, beaucoup moins intéressant que Fernando Rey (c’était un acteur espagnol très talentueux, et qu’on a vu souvent dans des films de Luis Buñuel), aime radoter sa maxime favorite : « La langue doit évoluer ». Moyennant quoi, le dictionnaire qu’il édite, le Robert, admet comme correctes toutes les fautes de français, à condition que les utilisateurs fautifs soient assez nombreux.

Or, Alain Rey a de quoi, aujourd’hui, être satisfait : une mère de famille vient d’appliquer ce beau principe, en faisant une déclaration à la télévision. En effet, son fils a été victime d’un médicament, une belle saloperie vendue librement par un laboratoire dont je n’écrirai pas le nom, car je m’abstiens d’écrire des grossièretés. La dame a porté plainte contre le laboratoire, afin d’obtenir des dommages et intérêts, mais le labo a refusé de casquer.

La dame a ainsi déclaré que ledit labo a usé d’une « non acceptation » d’indemniser son fils, qui ne se rétablira jamais.

Non acceptation, c’est beau comme l’antique. Aussi, je vous invite à ne plus jamais employer le mot dégradant de REFUS. Dites tous, avec moi et en chœur, « Non acceptation, quel admirable néologisme ! », et engageons-nous à l’employer aussi souvent que les politiques avec le mot compliqué, dont je suis un dévot fervent.

Faut être de son temps. Ou, du moins, du temps d’Alain Rey.

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