Un milliardaire doit-il être mélomane ?
Ils sont bizarres, à la Fondation Louis-Vuitton ! Jeudi soir, le 31 janvier, le concert classique de piano du jeune et talentueux Alexandre Malofeev a été coupé d’un entracte après trois quarts d’heure de musique. Cet entracte a duré un bon quart d’heure, durant lequel les oreilles des spectateurs ont été charmées par l’intervention... d’un accordeur de piano, qui est venu sur scène afin de régler la tonalité du Steinway. Ce réglage ô combien excitant a duré dix minutes et quarante secondes (oui, j’ai chronométré, j’aime la précision).
Il faut donc en conclure que : soit l’accordeur était jusqu’à cette heure occupé à manifester avec les Gilets Jaunes ; soit que les dirigeants de cette salle de concert n’avait pas pensé à faire vérifier (et régler) le piano avant de laisser l’interprète commencer son récital ; soit que le directeur technique de la maison est sourd et n’avait pas pris conscience en temps utile que l’instrument avait besoin d’être accordé. Auquel cas je lui conseillerais de visionner le film Pianomania, s’il en trouve le DVD (il existe chez Amazon).
Attendu que le propriétaire de cette salle de concert est le multimilliardaire Bernard Arnault (celui que le film Merci patron ! avait glorifié il y a presque trois ans), on doit en conclure qu’il se fiche autant de la musique que n’importe quel rappeur de la Seine-Saint-Denis.