La perruche du jour
Régulièrement, les radio-télés se croient autorisées à nous proposer des personnages que nous devrions admirer. Ce matin, c’est une petite fille de neuf ans, tout comme, la semaine dernière, il s’agissait d’une jeune fille un peu plus âgée.
Et donc, ce matin, la gosse, à l’école en CM1, promue (par qui ?) « mascotte [sic] du rassemblement des jeunes contre le réchauffement climatique », vit à Strasbourg et aime aller à la montagne, manifeste depuis plusieurs mois devant le Parlement de Strasbourg (et que, par conséquent, nous devons admirer sous peine de passer pour des saligauds), cette gosse, donc, a bien appris sa leçon, probablement soufflée par son père ou par son institutrice – qu’elle a citée, et elle nous a gratifiés d’un discours que je retranscris, car il serait navrant que vous n’en profitiez pas vous aussi : comme il n’y avait pas de neige lors de ses dernières vacances à la montagne, « du coup, fa[llait] pas laisser la Terre en réchauffement climatique », et « les adultes, vu qu’ils seront morts quand la planète elle s’ra vraiment polluée et réchauffée, ben, statistiquement, c’est nous les plus concernés. En fait, j’aimerais dénoncer l’inaction du gouvernement, pasque, s’y font rien pour la planète, y s’rendent pas compte que leur planète elle est en train de s’réchauffer énormément, et donc faut vraiment qu’y fassent quelque chose ». Mais enfin, soyons sérieux, vous connaissez beaucoup d’enfants de cet âge qui utilisent l’adverbe statistiquement ?
Ce type de discours sur la radio nationale incite fortement à penser que le remplissage du créneau horaire est le premier souci des rédactions.