Louis IX, faux « saint »

Louis IX était-il un « bon roi », comme plus tard Henri IV ? Pas vraiment, et je dirais même vraiment pas (c’est beau, la langue française. Avec les mêmes mots, en les intervertissant, on peut exprimer des sens très différents !).

En fait, outre qu’il a plutôt été un très médiocre roi, pétrifié par la crainte que lui inspirait sa mère (elle restreignait ses relations avec sa propre femme !), le prétendu « saint » Louis a peu de rapport avec sa légende. D’abord, il est faux qu’il « rendait la justice » sous un chêne. Il se contentait d’entendre les griefs que lui adressaient les plaignants qui l’abordaient au cours de ses promenades autour du château de Vincennes, puis il refilait la tâche à ses collaborateurs, pour ne pas interférer avec l’institution judiciaire qu’il avait installée.

Par ailleurs, son obsession de la religion l’a conduit à ruiner le trésor royal afin de satisfaire l’Église catholique (voir la Sainte-Chapelle, projet mégalomaniaque, conçu pour abriter cette fausse relique qu’était la couronne d’épines de Jésus : comment aurait-elle tenu douze siècles sans tomber en poussière ?), à pourchasser les cathares, à édifier le pilori des Halles et le gibet de Montfaucon, à se lancer dans une septième croisade (qui, c’est justice, lui coûta la vie), et à prendre les premières mesures discriminatoires contre les Juifs, créant ainsi une première version de la célèbre étoile jaune que les nazis utilisèrent plus tard avec leur coutumier sens de la mesure.

En somme, il avait autant de titre à la sainteté qu’au vingtième siècle cette mégère de « mère » Teresa !