Quel film ? France Inter ne le sait pas

Publié le par Yves-André Samère

On pensait, jusqu’à ce matin, que la Matinale de France Inter s’efforçait de se maintenir à un niveau légèrement supérieur à celui des autres émissions de la journée. Jusqu’à ce matin, oui. Mais justement, ce matin, nous avons été gratifiés du triomphe de l’incompétence journalistique, qui s’est manifestée obstinément, et par trois fois.

Ce soir s’ouvre le Festival de Cannes, qui, loin de s’intéresser au cinéma, est le festival de la vulgarité et de la bêtise crasse, puisqu’il a réussi à faire avaler au monde entier que le summum et la preuve indiscutable de l’excellence artistique consiste à « monter les marches ». Qu’on se le dise, de bons festivals de cinéma, il y en a des tas : à Berlin, à Toronto, à Zurich, à San Sebastián, à Venise, à Locarno, voire à Ouagadougou, mais pas à Cannes ! Mais, à France Inter, on n’a pas encore compris cette évidence. Or, de ce festival, France Inter n’a retenu que le film d’ouverture, programmé pour ce soir, dû à Jim Jarmusch, un cinéaste très inégal et nettement en perte de vitesse depuis une bonne dizaine d’années. Et les passeurs de plats n’ont cessé de dire que c’était un « film de zombies », c’est-à-dire un film d’horreur à base de morts-vivants (sic), un genre créé en 1968 par un certain George A. Romero, médiocre cinéaste qui, sa réputation bien établie, n’a pas fait grand-chose d’autre.

Or, de ce film cité au début de la Matinale, vers sept heures et demie, puis au journal de huit heures, et enfin dans une séquence spéciale à huit heures et cinquante-trois minutes, aucun des bavards préposés à l’antenne n’a pensé à donner le titre ! Ça c’est du professionnalisme, coco !

Alors, ce titre je vous le donne : il s’intitule The dead don’t die, ce qui signifie « Les morts ne meurent pas » – banale définition du mort-vivant de cinéma. Ce film sort dans toute la France ce soir à huit heures, en même temps que sa projection à Cannes. Au passage, le fait qu’on l’ait choisi pour faire l’ouverture d’un festival international de cinéma indique bien à quel niveau on est tombé, à Cannes !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

K
Ce film est à minima à la hauteur de la prestation française de samedi soir, au grand concours du n'importe quoi et du kisch .
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Y
Aussi bien n’ai-je aucune intention de le voir. La vie est trop courte.
R
Un mort-vivant est un oxymore, un occis mort est un pléonasme.
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Y
Très bien dit ! Ça va me resservir.