Rions avec le paranormal

Publié le par Yves-André Samère

Je viens d’entendre sur France Inter une blague de Philippe Bertrand, ainsi conçue : « Si tu téléphones à une voyante et qu’elle ne répond pas, raccroche ! ».

Figurez-vous que ça m’est arrivé. J’avais d’ailleurs fait exprès, histoire de tester le degré d’imposture d’une voyante fort connue, Maud Kristen. Elle est toujours en activité, et son site Internet nous révèle qu’une consultation avec elle dure une heure et quart et coûte... 360 euros !

 J’avais donc trouvé son numéro de téléphone dans l’annuaire de Paris (elle n’y figure plus, car ma petite plaisanterie l’a sans doute un peu échaudée, si bien qu’elle s’est d’abord fait inscrire sur liste rouge, puis elle a quitté la France). Et, depuis une cabine téléphonique, j’avais appelé son numéro. La voyante avait répondu, je l’entendais parfaitement, mais... elle ne m’entendait pas du tout ! J’ai raccroché et refait une autre tentative, tout aussi peu fructueuse. Voir ICI.

La communication avait donc tourné court, mais elle avait duré assez longtemps pour que mon opinion soit faite : que penser d’une voyante qui ne voyait pas qu’un potentiel client l’appelait ? Ou que son téléphone était en panne ? Je n’avais pas insisté.

Du coup, elle a émigré... en Uruguay ! Mais sa biographie révèle qu’elle « accepte de collaborer régulièrement avec des chercheurs. Parmi eux, la Fondation Marcel et Monique Odier à Genève, Yves Lignon à Toulouse, etc. ». Yves Lignon ? Le professeur Henri Broch, avec lequel j’ai un peu correspondu, avait donné sur lui quelques détails, que voici.

Lignon avait décroché un poste d’enseignant à l’université de Toulouse-Mirail, pour enseigner les statistiques en qualité d’assistant (et pas de professeur !), mais il avait mis sur la porte de son bureau une pancarte affirmant qu’il était spécialiste de parapsychologie, et qu’il dirigeait un laboratoire de parapsychologie au sein de cette université – une spécialité bidon, non reconnue par l’Éducation nationale, donc non enseignée, pas plus au Mirail qu’ailleurs. Or le recteur de l’université l’avait sommé d’ôter sa pancarte, qui était une incitation relevant de l’escroquerie. Mais Lignon n’avait pas obtempéré, et sa pancarte était restée là où elle était, à la grande indignation du recteur. Et cet escroc, dénoncé par Henri Broch et Georges Charpak, qui sont, eux, des savants authentiques, leur avait intenté un procès en diffamation, afin d’obtenir des indemnités, procès qu’il a perdu le 16 février 2005.

Avis aux amateurs de paranormal.

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