L’affaire Ranucci sur France Inter
Je viens d’écouter sur France Inter la rediffusion de l’émission de Fabrice Drouelle titrée Affaires sensibles, consacrée ce soir à l’abominable condamnation à mort de Christian Ranucci, un jeune homme de vingt-deux ans, accusé à tort d’avoir tué une petite fille, dans la région de Marseille. L’écrivain Gilles Perrault, à qui j’ai téléphoné un jour à propos de son livre Notre ami le roi (où il dénonçait les crimes de Hassan II, roi du Maroc), et qui avait écrit le récit de l’affaire Ranucci dans son livre Le pull-over rouge, était partisan de l’innocence de l’accusé. Il participait à l’émission, et il a démonté tout ce qui clochait dans ce verdict, à commencer par cette énormité, que PERSONNE n’a jamais pu prouver que Ranucci avait tué l’enfant, or le tribunal a considéré que, puisque Ranucci n’a pas pu non plus prouver son innocence, c’est donc qu’il était coupable ! Le droit français dit exactement le contraire, c’est à l’accusation de prouver la culpabilité.
Rappelons que c’est Giscard qui a refusé sa grâce au malheureux condamné, qu’on a guillotiné à la prison des Baumettes. Ce fut le dernier Français à être guillotiné (il y eut un autre condamné à mort après lui, qui fut aussi exécuté, mais il n’était pas français). Mon mépris total envers Giscard date de là. Tout comme je méprise tout partisan de la peine de mort, que, grâce à Robert Badinter, on a heureusement supprimé de notre législation, au début du septennat de Mitterrand.