L’affaire Ranucci sur France Inter

Publié le par Yves-André Samère

Je viens d’écouter sur France Inter la rediffusion de l’émission de Fabrice Drouelle titrée Affaires sensibles, consacrée ce soir à l’abominable condamnation à mort de Christian Ranucci, un jeune homme de vingt-deux ans, accusé à tort d’avoir tué une petite fille, dans la région de Marseille. L’écrivain Gilles Perrault, à qui j’ai téléphoné un jour à propos de son livre Notre ami le roi (où il dénonçait les crimes de Hassan II, roi du Maroc), et qui avait écrit le récit de l’affaire Ranucci dans son livre Le pull-over rouge, était partisan de l’innocence de l’accusé. Il participait à l’émission, et il a démonté tout ce qui clochait dans ce verdict, à commencer par cette énormité, que PERSONNE n’a jamais pu prouver que Ranucci avait tué l’enfant, or le tribunal a considéré que, puisque Ranucci n’a pas pu non plus prouver son innocence, c’est donc qu’il était coupable ! Le droit français dit exactement le contraire, c’est à l’accusation de prouver la culpabilité.

Rappelons que c’est Giscard qui a refusé sa grâce au malheureux condamné, qu’on a guillotiné à la prison des Baumettes. Ce fut le dernier Français à être guillotiné (il y eut un autre condamné à mort après lui, qui fut aussi exécuté, mais il n’était pas français). Mon mépris total envers Giscard date de là. Tout comme je méprise tout partisan de la peine de mort, que, grâce à Robert Badinter, on a heureusement supprimé de notre législation, au début du septennat de Mitterrand.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

T
Il faudrait se tenir au courant ...L'inspecteur Gérard Bouladou et le commissaire Jean-Louis Vincent ont démonté depuis longtemps les contes de Perrault !! Ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLeK33IDNMlpsugBMPj3EaXN2_H3tb4Ay4
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Y
Quel talent ! Vous appuyez votre commentaire sur QUATRE vidéos... dont vous êtes l’auteur. Combien de lecteurs vous ont-ils suivis ?
R
J'ai également réécouté cette émission. La populace voulait une tête, elle l'a eue...
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Y
Ajoutons que le président du tribunal a été TRÈS irrité par le fait que Christian Ranucci, se sachant innocent, ne s’est pas laissé faire durant les audiences. En clair, il a trop ouvert sa grande gueule (on le comprend), et le président en a été vexé. Or le président est présent durant les délibérations du jury, et il a tous les moyens pour orienter le verdict dans la direction qui lui plaît. Voir le film de Cayatte “Verdict”, où Gabin, président de la cour d’assises, et objet d’un chantage de la part de la mère de l’accusé (Sophia Lauren), faisait acquitter le jeune criminel, pourtant coupable d’un crime. Le récit était très cohérent, et on devrait ressortir ce film.