Un pianiste comique

Publié le par Yves-André Samère

Non, je ne parle pas de Chico Marx, qui, lui, faisait exprès d’être drôle, et dont les numéros ne duraient pas une demi-heure. C’est plutôt que, dans mon article d’hier, je me payais la physionomie de ces musiciens, surtout les pianistes, qui se livrent à toutes sortes de contorsions face à leur instrument, histoire de montrer de façon évidente combien ils sont sensibles à la musique. Histoire d’ajouter une touche de bon goût, j’ai même comparé ce cinéma au balancement rituel des Juifs devant le Mur des Lamentations de Jérusalem.

Or je m’en serais voulu de ne pas mettre sous vos yeux éblouis un exemple de ces vedettes faisant une exhibition burlesque de leur talent de pitre. Et, voyez comme le hasard est grand, sans l’avoir cherché, je suis tombé aujourd’hui sur Glenn Gould, pianiste célébrissime, jouant dans ce style si sobre la Dix-septième Sonate de Beethoven, que je connais pour l’avoir travaillée naguère sous l’œil bienveillant de mon professeur de piano – qui, rendons-lui cette justice, ne m’a jamais encouragé à prendre ces poses solemnelles, mais que Louis de Funès aurait sans doute applaudies.

Admirez, mais ne riez pas, vous commettriez un sacrilège : Glenn Gould était tellement pris au sérieux !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
J'avoue ne pas avoir été convaincue par son interprétation de Bach. Quoique l'on en dise par ailleurs.
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Y
Il était très particulier, Gould. Jusqu'à fredonner les notes en même temps qu’il les jouait. Et puis, ses grimaces et ses mains qui s’envolaient comme des mouettes, c’était assez ridicule.