Arte est-elle « une chaîne de merde » ?
Il y a quelques années, j’ai écrit, ici ou ailleurs, qu’Arte était « une chaîne de merde », langage qui ne m’est pas habituel. Néanmoins, je persiste à le répéter (donc je le fais à présent), parce que, si je reconnais qu’Arte est la chaîne la plus riche en programmes intéressants, elle persiste à me rendre furibond, pour avoir conservé, voire aggravé, ses procédés dignes des pires chaînes concurrentes, c’est-à-dire bassement commerciaux.
Ainsi, alors que vous attendez impatiemment le film du soir qui vous passionne pour l’avoir vu maintes fois et que vous désirez revoir et enregistrer, jamais elle ne manque de vous dire que ce film va commencer « Tout de suite », alors que c’est un pur mensonge, ce que je trouve révoltant, car j’ai cette impression, VRAIE, qu’on se paye ma tête. Hier soir, j’attendais la nouvelle diffusion du film d’Hitchcock Suspicion (en français, Soupçons), et en version originale bien sûr, puisque j’ai horreur des films doublés. Or, après avoir affiché le bobard habituel, il a fallu attendre encore trois minutes et vingt-sept secondes pour voir enfin le générique de début du film, dont :
- l’annonce du film à venir
- l’annonce du film qui le suivrait le même soir
- l’annonce du film qui suivrait le film suivant !
- puis, une annonce disant « Et maintenant une annonce » (non, sans blague ?). En fait, une pub pour l’Institut Pasteur
- puis une annonce pour un documentaire « Déjà sur Arte.tv » sur John Lennon et sa redoutable femme Yoko
- puis une série d’annonces sur les TRENTE-SEPT films à venir, tous de langue anglaise, mais tous diffusés en version doublée : « Cet été, tout le cinéma sera sur Arte ! »
- puis la série « humoristique » intitulée La minute vieille, un exemple de vulgarité ou des dames âgées profèrent des grossièretés
- puis la bande annonce du film attendu, Soupçons. Fallait bien ça pour nous aider à l’attendre, et précisant qu’il arrive « Dans un instant »
- puis une pub sur l’« appli Arte » permettant de visionner les programmes d’Arte « même si on n’a pas Internet ». Facile, « c’est simple, cliquez [sur quoi, si on n’a PAS Internet ?], emportez, et visionnez n’importe où »
- puis l’annonce d’une série de documentaires, prévue pour le lendemain
- puis une annonce d’un film chinois (toujours doublé en français) pour... le surlendemain
- puis une annonce verbale, se demandant « Cary Grant veut-il assassiner son épouse ? », introduisant le film qui commence enfin
- puis une annonce publicitaire, annonçant que « Votre film vous est présenté par Babbel »
- et enfin, le film
Ajoutons que la moitié des sous-titres en français sont manquants, phénomène déjà constaté la veille pour Good bye, Lenin ! C’est une plaie permanente, sur Arte. Si vous ne comprenez pas la langue originale, débrouillez-vous pour l’apprendre au préalable.