« D’après une histoire vraie... »
Puisque je viens d’écrire un éloge d’Amazon, en hommage à sa rapidité, voici une petite histoire absolument incroyable mais vraie – comme disait Jacques Martin.
Vous savez certainement que « Le Canard enchaîné » est composé le mardi matin, pour être imprimé l’après-midi. Cela fait, les premiers numéros sont envoyés dans les ministères et chez les journalistes, afin d’être lus et commentés à temps pour les éditoriaux (et pour les crises de rage au sein du gouvernement, qui prend une raclée chaque semaine). Le public, lui, ne pourra le lire que le lendemain matin, mercredi.
Bien.
Or il se trouve que j’ai un peu voyagé, et que jamais je n’ai raté un seul numéro, acheté généralement le lendemain ou le surlendemain de la parution du « Canard ». Je l’ai trouvé facilement à Londres, Amsterdam, Copenhague, Casablanca, Bruxelles, et jusqu’en Côte d’Ivoire, à Bouaké, où un jeune marchand de journaux m’apportait chez moi le dernier numéro, arrivé le jeudi.
Jusqu’ici, rien à dire, pensez-vous, tout est normal. Mais j’ai connu une exception : me baladant un mardi soir dans le centre de Casablanca, je suis tombé sur une petite boutique qui vendait des journaux, Boulevard du 11-janvier. Et là, j’ai trouvé « Le Canard enchaîné »... du lendemain ! À cette date, il n’était même pas encore vendu à Paris.
Étais-je tombé dans une faille du continuum spatio-temporel ? Il va falloir que j’en parle aux frères Bogdanov, ils ont sûrement une explication.