Nos « manies » coûteuses
Entendu ce soir sur France Inter une émission qui cherche visiblement à nous rendre responsables du gaspillage d’électricité. Le maître-mot du bien domestiqué passeur de plats, mot employé à deux reprises : « Nous avons (traduisez : vous avez) la MANIE d’accumuler les téléchargements inutiles, qui consomment de l’énergie ». À quoi, au téléphone, une auditrice pas idiote a fait remarquer qu’ON (traduisez : l’État) nous pousse à utiliser Internet, attendu que la moindre action administrative nous oblige à l’employer. Et les relevés de gaz et d’électricité, et les relevés de compte bancaire, etc. Un exemple où l’État est directement impliqué : l’administration des impôts a décidé de ne plus accepter les déclarations de revenus sur papier, et elle collera dès l’an prochain une amende à qui n’obéira pas et n’utilisera pas Internet. Je vois d’ici les gens âgés qui seront perdus face à cette obligation. J’en connais qui ne savent déjà pas retirer de l’argent à un distributeur avec une carte bleue – quand ils en possèdent une ! Sans compter la manie des tweets envoyés chaque jour par les ministres et autres chargés de mission.
En ce qui me concerne, je télécharge, c’est vrai, mais je ne gaspille pas, et je suis tombé cet après-midi sur un imbécile qui avait mis sur Youtube une vidéo où il expliquait comment se servir d’un logiciel servant à éditer (comprenez : modifier) un enregistrement sonore. Ce crétin a mis plusieurs minutes pour montrer comment on ouvrait cet enregistrement (et vous cliquez sur telle icône dans l’Explorateur afin de le chercher, et vous indiquez que vous voulez coller son adresse dans le presse-papiers, puis comment vous devez faire pour accéder à l’éditeur de fichiers, et comment vous y devrez y coller l’adresse dudit enregistrement, puis comment vous devrez cliquer sur telle commande pour ordonner telle action, et patata et patata. Bilan : cinq bonnes minutes à seule fin d’expliquer un processus tellement évident et connu que chacun l’utilise tous les jours sans aucune hésitation).
Bref, je ne fais rien d’inutile avec mon ordinateur, je ne joue à aucun jeu en vidéo, et si je télécharge, ce n’est pas une manie, mais l’expression de mes passions, celles des livres, des films et de la musique de piano. Passions qui laisseront chez moi des traces durables. Je me borne à cela. Et je n’abuse pas du courrier électronique, puisque je reçois très peu de courrier et en envoie aussi peu, mes amis sachant qu’il est superflu de me déranger pour des queues de cerise. Réciproquement, d’ailleurs. Et si l’un d’eux se fend d’un message pour m’apprendre que la mort de Mocky lui donne envie de se suicider, je l’envoie balader. Il n’insistera plus.