Appeler la police ?
Ces jours-ci, on a fréquemment entendu dire que, lorsque une femme est battue par son compagnon, il lui suffirait d’appeler la police, qui viendrait alors au plus vite pour régler la situation.
Illusion ! Appeler la police dans un cas pareil, je l’ai fait. Expliquons-nous.
Chez moi, deux pièces de mon appartement donnent sur une cour. Cette cour sépare mon immeuble d’un autre immeuble, qui ouvre sur une autre rue. Et je suis aux premières loges pour voir et surtout entendre ce que font les voisins d’en face. Or, il y a eu un temps où, dans l’appartement d’en face, un couple de Noirs se disputait souvent, et dont l’homme battait sa femme comme plâtre. L’homme était un malabar, et la pauvre femme n’était pas de taille à se défendre : tout ce que la malheureuse pouvait faire, c’était de hurler.
Un certain soir où cela bardait, j’ai téléphoné à la police. J’ignore si les policiers se sont dérangés, ou si, tout simplement, ils n’avaient pas pu entrer dans cet immeuble faute d’en avoir une clé ou d’en connaître le code. Bilan : venus ou pas, les policiers sont repartis comme ils étaient venus, et la femme battue n’a pas été secourue.
Le cas doit être très fréquent, puisque la totalité (ou presque) des immeubles parisiens sont ainsi protégés. Mais pas les femmes qu’ils abritent. Et je présume qu’à la tête de l’État, on le sait très bien.
Serais-je impertinent si je supposais que nos chers dirigeants s’en fichent ?