Arrêter le match ?
Parce que l’on entend, au cours des matches de football, des insultes homophobes envers les joueurs, certains défendent cette idée qu’on ferait mieux d’arrêter un match quand se produisent de telles manifestations. Que faut-il en penser ?
Réfléchissons un peu. Est-ce que tous les spectateurs d’un match de football se livrent à de pareils débordements de haine, ou au moins de mépris ? Certainement pas !
Par conséquent, arrêter un match s’apparente à une punition collective : par la faute de quelques-uns, on priverait de leur plaisir des milliers de spectateurs qui n’ont rien à se reprocher. Cela ne vous rappelle pas les méthodes de certains instituteurs et professeurs d’autrefois, qui menaçaient de coller une classe entière parce qu’un chahuteur ne s’était pas dénoncé ? Souvenez-vous de la scène de classe dans le Topaze de Marcel Pagnol.
Voilà qui ressemble davantage à une vengeance qu’à une méthode visant à maintenir la discipline. (Mais Topaze n’avait pas puni la classe entière, lui)
En revanche, parce qu’il est évident que ces manifestations stupides n’ont rien de spontané, mais qu’elles sont forcément préparées à l’avance (fabriquer des banderoles de plusieurs dizaines de mètres de longueur, distribuer des sifflets et faire apprendre des refrains et des slogans, cela ne s’improvise pas), il s’imposerait de sanctionner les clubs de spectateurs, en leur interdisant de se présenter à l’entrée des stades s’ils s’y présentent munis de ces accessoires, ou s’ils se sont rendus coupables, précédemment, des faits mentionnés ci-dessus.