Raspoutine et ses légendes

Publié le par Yves-André Samère

Hier soir a été diffusé sur Arte un documentaire sur Grigori Raspoutine, téléfilm intitulé Meurtre à Saint-Pétersbourg. Datant de 2016, il remettait un peu les pendules à l’heure, au rebours de tous les films et téléfilms ayant contribué à renforcer sa légende, films et téléfilms qui, avant les diverses réfutations, n’ont été que des festivals d’inepties. Parmi ces œuvres majeures, très nombreuses et que le public a gobées, je n’avais vu que le film de Robert Hossein, J’ai tué Raspoutine, sorti en 1967, et qui reprenait l’essentiel du livre publié par le prince Félix Youssoupov, durant son long séjour à Paris, où il a terminé ses jours, sans que sa dépouille puisse être rapatriée en Russie (Poutine n’aimait pas Raspoutine et a refusé). Détail curieux, le film d’Hossein comportait un personnage joué par... Patrick Balkany, qui tenait le rôle du Grand Duc Dimitri Pavlovich, amant de Youssopov, et futur amant de Coco Chanel !

L’autre « grande œuvre » sur Raspoutine est due à Josée Dayan, qui a fait un téléfilm sur lui, Raspoutine, mais en Russie. Il a été diffusé à la télévision française, le soir de Noël 2011, et l’interprète de Raspoutine était l’inévitable Depardieu (qui est partout, comme on sait).

Aujourd’hui, on s’accorde à estimer que Raspoutine a bien été assassiné (donc tué avec préméditation) par des comploteurs de l’aristocratie, et que d’innombrables bobards ont été répandus sur sa résistance au cyanure que ses partisans ont imaginée afin de renforcer sa réputation d’invincibilité. En réalité, il n’a jamais consommé les petits gâteaux fourrés avec ce poison offerts par Youssoupov, car il est établi que le moine paillard avait horreur du sucre ! En quoi il a bien été un précurseur de l’écologie. La vérité est qu’on l’abattu à coups de revolver, comme en témoigne la photo de son cadavre, qui montre bien un gros impact de balle sur son front. Et s’il fut effectivement ivrogne et paillard, il n’a jamais été espion ni traître.

Détail curieux publié par Roger Peyrefitte, le prince Youssoupov était si beau, dit-on, que, son portrait ayant été affiché je ne sais plus où, nombre de visiteurs mâles s’attardant devant le tableau se masturbaient en le regardant ! Mais on sait que Peyrefitte, le contraire d’un obsédé, n’exagérait jamais...

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