Respect de l’horaire... à la seconde près

Publié le par Yves-André Samère

Aujourd’hui, Radio France en est à sa troisième journée de grève. On a vu pire, puisque, quelques années auparavant, la grève avait duré... trois semaines ! C’était sous Sarkozy... Mais, à la radio, qu’est-ce qui fonctionne, et qu’est-ce qui manque ?

Je pense avoir compris : les journalistes et autres animateurs, comme les titulaires et chroniqueurs de la Matinale de France Inter, ne sont pas en grève. On peut les entendre – en tout cas, ce matin, ils étaient tous présents – à leurs heures habituelles. Et on a reçu un invité à huit heures moins dix, comme chaque jour. Mais ce qui a été enregistré n’est pas diffusé. Sauf les sacro-saintes publicités, bien entendu, on n’allait pas nous en priver ! Ainsi, hier, l’émission de Nagui, la Bande Originale, était muette. Mais le bulletin d’information de midi, bien présent, était veuf de toutes les interventions extérieures : pas de reportages en direct, pas de micro-trottoirs, ce qui est plutôt un soulagement.

C’est là que les petites manies des organisateurs de programmes se révèlent, et l’une des pires : le respect de l’horaire à la seconde près. Ainsi, avant-hier, la même émission de Nagui avait eu lieu, en direct comme chaque jour, puis a laissé la place au bulletin d’informations, qui dure, normalement, six minutes. Or, au bout de quatre minutes, la préposée aux nouvelles n’avait plus rien à dire, mais... il restait DEUX MINUTES à remplir !

Que croyez-vous que le metteur en ondes a fait ? Plutôt que de prier les rigolos de la bande à redémarrer immédiatement, il a... passé une chanson. Pour deux minutes !

Vous ne pensez pas que cette obéissance aux règles établies mérite ce respect absolu de l’horaire ? Que craignent-ils, ces obsédés de l’horaire ? Qu’on leur inflige cent lignes à écrire ?

Obéir aux ordres idiots n’est pas un réflexe, à mon avis. J’ai sans doute été mal conditionné, donc je pense mal, ce qui devrait me valoir, logiquement, de faire un peu de prison. Mais aller en taule pour avoir refusé de mettre mon petit doigt sur la couture de mon pantalon n’est pas honteux.

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