À bas les pauvres !

Comme l’écrit l’hebdomadaire « Marianne » cette semaine, le régime Macron est un régime de managers. Ce n’est pas nouveau, et un rapide recensement des hommes de pouvoir de la Cinquième République révèle cette vérité : aucun homme pauvre n’est jamais parvenu au pouvoir chez nous. Certes, il y a bien eu Bérégovoy, qui a débuté comme ouvrier, mais, entré au gouvernement, il a déraillé, favorisé les affaires d’un proche de Mitterrand, pour accepter ensuite un « prêt » important du même ami afin d’acquérir un logement dans les beaux quartiers, Rue des Belles Feuilles – tout en sachant fort bien qu’il ne pourrait jamais le rembourser.

Mais détaillons un peu :

- Jean-Paul Delevoye avait des liens qualifiés d’incestueux avec le monde de l’assurance, où les dirigeants pauvres sont aussi rares qu’une phrase intelligible dans la bouche de Muriel Pénicaud, dont on parlera plus loin.

- De son remplaçant, Laurent Pietraszewski, élu député En Marche en 2017, on a appris qu’il avait été responsable des « ressources humaines »(rappelons qu’autrefois, on appelait cela « Direction du personnel », mais humaines, ça fait tellement plus humain, n’est-ce pas ?), au sein du groupe Auchan, où il avait décidé du renvoi d’une salariée du magasin Auchan de Béthune, pour l’horrible crime d’avoir donné un pain, d’une valeur de 80 centimes, à une cliente. Lui-même a été rapporteur, à l’Assemblée nationale, de la loi Travail de sinistre mémoire et qui a contribué à faire perdre toute chance de réélection à François Hollande.

- La femme qui a piloté la réforme du droit du travail, était la bafouilleuse Muriel Pénicaud, devenue donc ministre du Travail, après avoir été directrice des mêmes ressources humaines du groupe Danone, et a été nommée, en novembre dernier, au conseil d’administration du Forum de Davos, le grand rendez-vous des gens fauchés et sans pouvoir. Son directeur de cabinet est un ancien du MEDEF.

- Le Premier ministre, Édouard Philippe, vient de chez Areva.

- Élisabeth Borne vient de la RATP.

- Brune Poirson viant de chez Véolia.

- Macron était banquier chez ces pauvres miséreux que sont les Rothschild, comme autrefois Pompidou.

Aucun de ces brillants sujets n’a jamais connu ce qu’est la pauvreté et l’obligation de faire un vrai travail pour vivre. Ils sont aussi utiles qu’un trader de la Bourse de Londres.