C’est « compliqué » de ne plus dire « compliqué »
Hommes politiques et vedettes des médias, il ne vous vient jamais à l’esprit que vous pourriez varier un peu votre vocabulaire, ne serait que pour ne plus lasser le public qui vous entend (subit) quotiennement ? Et cesser de dire « compliqué » à longueur de journée ? Ainsi, tenez, à titre d’exemple, hier soir, Thomas Legrand, qu’on a présenté comme un chroniqueur de tout premier plan pour sa présence chaque matin sur France Inter à 8 heures 44, eh bien, au début de sa tirade où il expliquait les détails de la journée de grève, il a réussi à caser ce mot trois fois dans la première minute de son discours.
Alors, je vous rends service, et voici quelques termes de remplacement, que vous semblez ignorer : catastrophique, impossible, désastreux, calamiteux, irréalisable, inexplicable, obscur, inintelligible, impénétrable, incompréhensible, inextricable, sibyllin, confus, cabalistique, occulte, abscons, abstrus, embrouillé, embarrassé, alambiqué... et j’en oublie quelques dizaines, car la place me manque sur cette page trop petite (trop exigüe, trop restreinte, trop sous-dimensionnée, et ainsi de suite).
Évidemment, je me doute bien que la plupart de ces mots vous échappent. Alors, tant pis pour votre langue que je suppose maternelle, et je vous laisse la torturer en paix. Quoique, la plupart des hommes politiques ont « fait » les grandes écoles, donc ils devraient en connaître deux ou trois, en restant optimiste. Mais ils pensent sans doute avoir affaire à des citoyens ignares, puisqu’ils ont voté pour eux. Quant aux gens de médias, ils sont trop occupés à se plagier mutuellement, ce qui explique qu’ils parlent tous le même jargon. Et, histoire d’imiter Figaro, je dirai qu’aux vertus qu’on exige d’un simple balayeur ou d’une simple femme de ménage, combien de ministres seraient dignes d’être livreurs de pizzas ?
(NB : je précise que je n’ai fait aucune étude et ne possède aucun diplôme flatteur. Comme quoi vous n’avez guère d’excuses...)