Les premiers génocides... en France !

Publié le par Yves-André Samère

Prétendriez-vous que les fours crématoires ont été inventés par le Troisième Reich allemand, en vue de faire disparaître les Juifs – race inférieure, comme on sait ?

Eh bien, dans ce cas, vous vous enfonceriez l’index dans l’œil jusqu’à l’omoplate ! En réalité, ils ne sont pas nés en Allemagne nazie, mais... en France. Et cette horreur est apparue en Vendée, à l’occasion de la fameuse Révolution dont nous sommes si fiers. Mais on n’en parle jamais, pour ne pas nuire nous-mêmes à notre propre réputation. Et, de même que la démocratie est née en Grèce (rions !), la civilisation teintée d’humanisme est née en France – ce en quoi notre amnésie est le plus solide fondement de ladite civilisation.

Il faut dire que la Vendée, en quelque sorte, était devenue littéralement l’ennemie de la Nation, lorsque le doublement des impôts et la conscription forcée firent surgir dans cette province un vent de révolte à partir de 1793, et que l’Assemblée décida de faire d’elle « le cimetière de la France ». En juillet, le révolutionnaire Barrère s’écria « détruisez la Vendée ! ». Or, à l’époque, le mot de génocide était inconnu, et les armées révolutionnaires inaugurèrent le concept en s’élançant à l’assaut de la province vendéenne avec une sauvagerie exceptionnelle.

Ainsi, au bourg de La Gaubretière, l’officier de police Gannet rapporta ceci, à la date du 31 janvier 1794 : « Anney fait allumer les fours et, lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette femmes et enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c’était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. [...] Les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu’ils ont voulu continuer ces plaisirs. [...] À notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice. [...] Nous avons voulu imposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort ».

Et c’est par dizaines de milliers que les Vendéens furent massacrés. Pourtant, ils avaient accueilli avec feveur les promesses de la Révolution...

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

M
Vous avez parlé des fours mais le tableau n'est pas complet sans l'évocation des noyades de masses perpétrées à Nantes par le sinistre procureur Carrier.
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Y
Je ne connaissais pas ce “détail” des noyades. Il faudra que je me documente un peu. De toute façon, il semble impossible de citer toutes les abominations commises à cette époque. Déjà, à la nôtre, nous sommes débordés.
K
La chaîne "Nota Bene" a un épisode sur ce fait historique . https://youtu.be/MAqlECcfzHY
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Y
Merci. Je connais bien cette chaîne, et je vais aller voir.
J
Pas vraiment des fours savamment, et délibérément conçus pour ça. En revanche, sauf erreur, les juifs et autres étaient morts gazés avant d'être enfournés. Ce que vous racontez là est vieux comme le monde.
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Y
Four ou brasier, le résultat est le même : on tuait (en masse) des innocents, en raison de leur origine. C’est la définition même du génocide. Quant au fait que tout ça est “vieux comme le monde”, c’était en 1793. Pas si vieux.
D
En effet, toutes ces horreurs ont été enfouies sous la "glorieuse" révolution. Récemment, j'ai entendu un historien soulever le fait que ces épisodes honteux concernant la répression des Vendéens avaient été occultés par les politiques, les historiens, bref par tous ceux qui ne voulaient pas remettre en cause la "glorieuse" épopée de la Révolution. Sur France Culture, bien sûr.
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Y
Parce que tous les responsables, soit en ont honte, soit craignent de salir leur sacro-sainte réputation. Voyez De Gaulle, envoyant à la mort des milliers de harkis, après avoir promis de les protéger : ni lui ni aucun gaulliste n’a ensuite évoqué cette infamie.
D
Mais pourquoi en aurions-nous plus honte que pour la St Barthélémy, le carnage de la guerre de 14-18 ou les guerres napoléoniennes (et la liste n'est pas exhaustive) ? Dans tous ces cas, ce sont bien des dirigeants qui ont envoyé leurs concitoyens à l'abattoir.
Y
Occultés, parce que tout le monde en a honte. Aujourd’hui, à propos de la Vendée, on préfère railler Philippe de Villiers.
D
Il s'agit de 1874 et non19...bien sûr!
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