Néron : 3. Agrippine en disgrâce

Publié le par Yves-André Samère

Néron n’aurait jamais été empereur si sa mère, Agrippine la Jeune, déjà trois fois veuve, n’avait pas épousé en quatrième noce l’empereur Claude – enfin débarrassé de sa scandaleuse épouse Messaline. Mais Agrippine avait fait adopter Néron (qui était né Lucius Domitius Ahenobarbus et dont le père était Gnaeus Domitius Ahenobarbus, sénateur romain et consul de l’Empire romain) par Claude, père de Britannicus, le fils de Messaline, laquelle fut exécutée sur l’accusation de conspiration. Claude, qu’Agrippine fit empoisonner, comme tant d’autres qui la gênaient.

Claude avait eu un autre enfant, Octavie, une fille assez peu séduisante, mais qu’on maria de force à Néron. Mais les deux nouveaux mariés, contraints d’obéir, se sont jamais plu : Néron tomba assez vite amoureux d’Acté, une charmante jeune esclave, sentiment partagé mais qui ne pouvait se conclure par un mariage, puisque l’esclave Acté n’aurait jamais pu épouser un empereur !

Il est certain qu’Agrippine fit tout pour écarter Britannicus, fils légitime de Claude, et qui avait davantage de droits à régner que Néron, neveu de l’empereur et seulement adopté. Mais Britannicus, garçon malingre et malade, mourut, certainement pas empoisonné sur commande de Néron comme beaucoup l’ont prétendu sans la moindre preuve, et comme je l’ai montré ICI. Mais l’assassinat était l’une des armes favorites d’Agrippine, sœur incestueuse de Caligula (qu’elle tenta vainement de faire assassiner), femme sèche, hautaine, assoiffée de puisssance, éperdue de domination, et qui jamais ne recula devant rien : elle avait déjà fait assassiner son second mari Paussiennus Crispus, égorger sa rivale Lollia Paulinia, exécuter sa belle-sœur Domitia Lepida qui avait élevé Néron, fait assassiner Socibius qui était le précepteur de Britannicus, exécuter Lucius Silanus, assassiner le ministre Narcisse, et j’en oublie certainement.

J’ai écrit plus haut qu’Agrippine ne reculait pas devant l’inceste, et, le jour de l’année 55 où Néron recevait une délégation étrangère et où elle prétendit intervenir, il voulut se débarrasser de sa présence et la pria de cesser d’habiter le palais du Palatin. Aussitôt se répandit dans Rome la nouvelle de sa disgrâce. Cette mère abusive avait déjà tout tenté pour se rendre indispensable, allant jusqu’à commettre l’inceste avec son fils, peu après son accession au pouvoir. Et même dans une ville pervertie comme Rome, la liaison, vite comportée, fit scandale. Néron regretta de s’être laisser rouler, mais il était trop tard, les ponts avec sa mère étaient coupés : le commencement de la fin.

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