« Prodiges », saison 6, hier soir
Hier soir, j’ai visionné intégralement Prodiges, sur France 2, émission qui en est à sa sixième année, et dont la finale sera diffusée jeudi prochain. Le principe est toujours le même : montrer quinze jeunes artistes talentueux, entre douze et seize ans, et parvenir à faire élire un futur talent incontestable par trois vedettes au sommet de leur carrière (à vrai dire, hier soir, ils étaient seize, car il y avait deux frères jumeaux, Aurélien et Dorian, qui chantaient ensemble). Ils sont donc jugés sur leur art du chant, de la danse et sur leur talent instrumental.
Je dois avouer que la soirée ne valait pas celles qui les avaient précédées les autres années : la présentatrice était par trop maniérée et ne faisait pas oublier Marianne James, qui a bien du talent, et un seul pianiste, Paul, était proposé. Il faut dire que, bien qu’on l’ait retenu parmi les gagnants de la soirée, sa prestation relevait du sabotage, qu’on espère involontaire et seulement maladroit, pour deux raisons : on avait eu l’idée ridicule de le faire accompagner par un orchestre symphonique alors qu’il jouait la Polonaise Héroïque de Chopin, œuvre qui ne nécessite aucun accompagnement – donc l’orchestre écrasait le soliste –, et qu’on avait cru bon de raccourcir cette œuvre illustre et difficile en coupant la partie centrale (en mi majeur succédant provisoirement au reste en mi bémol majeur), la partie la plus ardue. Parce que le morceau entier dure entre six et sept minutes et qu’il ne fallait pas ennuyer le public en le faisant jouer in extenso ?
Comme l’émission n’est pas encore en ligne sur Youtube, je ne peux pas afficher des extraits, mais je citerai néanmoins un garçon de quinze ans un peu spécial, puisqu’il s’est présenté lui-même comme « autiste Asperger », qu’il jouait d’ailleurs très bien de la harpe, un instrument qui ne met guère en valeur ses interprètes (sauf s’ils s’appellent Harpo Marx !), et qui a été retenu parmi les artistes sélectionnés pour revenir concourir dans une semaine. Je ne connais pour ainsidire pas les autistes Asperger, bien que j’ai lu le livre de Daniel Emmett, vu à la télévision il y a quelques années (Daniel, par le livre).
À part cela, l’émission est toujours polluée par les questions stupides posées aux téléspectateurs, les invitant à répondre au téléphone « dans les cinq minutes », et dont la réponse est... donnée par la présentatrice au moment même où elle est énoncée. On prend le public pour un ramassis d’idiots, en l’invitant à téléphoner à un tarif prohibitif, histoire de compenser l’absence de publicité commerciale au cours de l’émission !