Sur France 2, « Pourvu qu’il soit heureux »

Publié le par Yves-André Samère

Avant-hier mardi 17 décembre, France 2 a programmé la dernière pièce de théâtre de Laurent Ruquier, laquelle, pour une fois, n’était pas une comédie. Elle s’intitulait Pourvu qu’il soit heureux, et les deux premiers actes étaient du genre satirique, puisque deux parents quadragénaires s’affrontaient après avoir découvert que leur fils, âgé de 24 ans et vivant loin de leur domicile, était homosexuel.

Dans le premier acte, le père, joué par Francis Huster, était une sorte de dinosaure qui se scandalisait de la situation à laquelle il ne s’attendait pas du tout, alors que sa femme prenait la chose avec philosophie.

Dans le deuxième acte, tout était inversé, et, cette fois, c’était la mère, interprétée par Fanny Cottençon, qui considérait cette révélation comme une catastrophe, alors que son mari s’efforçait de la calmer, car ce n’était pas la fin du monde. On a compris, cette moitié de pièce s’efforçait de décrypter, en les opposant, les poncifs dont usent les retardataires.

Le troisième acte, comportant deux tableaux, faisait intervenir le fils, jusqu’alors absent, et qui se défendait en montrant à ses parents qu’il avait toujours été homosexuel pratiquant et très heureux, n’en concevait aucune gêne, et montrait la situation en rigolant de leur embarras non justifié. Mais le dernier tableau débouchait sur un drame : l’amant du fils, beaucoup plus âgé, venait de faire une tentative de suicide – heureusement ratée –, n’ayant pas supporté qu’un hebdomadaire à scandales avait publié en couverture une photo montrant le couple gay. Le garçon était littéralement en larmes, et ses parents, revenus sur Terre, admettaient enfin que la vie privée de leur fils n’appartenait qu’à lui et qu’ils auraient mieux fait de continuer à ne pas s’en mêler.

Ce spectacle, où l’on riait assez peu, rompait par conséquent avec les pièces habituelles de Ruquier, qui, pour une fois, laissait de côté ses gaudrioles habituelles.

L’acteur de 24 ans, Louis Le Barazer, qui incarne Camille, le fils, n’est pas tout à fait un débutant, puisqu’il est paru dans trois films qu’il vaut mieux oublier, et, depuis deux ans, dans trois pièces de théâtre. Comme il est très beau et ne manque pas de talent, il devrait trouver d’autres rôles. On espère surtout que Ruquier pourrait se décider à écrire un théâtre moins vulgaire que ses précédents essais.

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