Une religion qui n’est pas née de nulle part

Publié le par Yves-André Samère

La décision de célébrer le 25 décembre la naissance de Jésus fut prise, selon les sources, soit en 339, soit en 353, et la date de cette décision, on ne la conteste plus beaucoup puisque même un pape l’a reconnue. Elle visait à couper l’herbe sous le pied de la concurrence, en l’espèce, la religion rivale, le culte de Mithra, qui ressemblait fort – et un peu trop – au nouveau culte de Jésus.

Mithra était le fils du puissant Ahoura Mazda, et sa naissance marquait la conquête du monde par le soleil invaincu (souvenez-vous de ce film de Clint Eastwood, Invictus). Mithra était un « dieu » très aimé, et ses fidèles le célébraient en chantant « Tu nous as sauvés en répandant le sang éternel » – notion que Jésus a reprise à son compte, via son célèbre « Ceci est mon sang ». Et, ce jour-là, les mithraïstes plantaient un jeune arbre, d’où notre sempiternel sapin « de Noël ». Noël, mot qui dérive de la formule romaine, Natalis solis invicti. Tout se tient...

La religion de Mithra gagna l’Europe entière, et elle florissait de l’Espagne au nord de l’Angleterre, de la Turquie à l’actuelle Tunisie. Et, malgré tous les efforts de l’Église chrétienne, il en subsiste quelques vestiges. Par exemple, les bénitiers à l’entrée des églises chrétiennes, que les mithraïstes utilisaient déjà et bien auparavant.

Un autre jour, je vous parlerai de la célèbre « étoile de Bethléem », qui a bien existé, mais pas dans le sens que croient les catholiques. Quant au très casse-pieds Père Noël, lui aussi a existé auparavant, en triple exemplaire, quoique pas sous ce nom, et même pas sous celui de « saint » Nicolas, apparu bien plus tard ! Ce saint est toujours fêté dans la région de Lille, j’en ai été témoin.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
C'est bien pour cela que la religion catholique a pu s'imposer : en récupérant pour son compte des cultes "païens". D'ailleurs, cette face de l'étude des religions est fascinante, et prouve pourquoi le catholicisme a triomphé en Europe. Car il n'a pas exclu non plus le "merveilleux", comme la résurrection ou les miracles.<br /> Je me souviens d'avoir demandé un jour au catéchisme au curé (je devais avoir 7 ans environ) : comment peut-on expliquer les miracles ? Le curé m'a répondu qu'on ne peut pas expliquer un miracle, il faut y croire, que cela s'appelle "la foi". Ma réponse (intérieure) : c'est tout ? Pour que je m'en souvienne, c'est que déjà la "foi" c'était pas gagné pour moi.
Répondre
D
Exactement ! C'est bien ce qui m'avait étonnée à l'époque. Je suppose que, comme tous les enfants découvrant les mystères de ce qui les entoure, j'essayais d'avoir une explication rationnelle, comme "comment les avions peuvent voler" ou "pourquoi il pleut". Et je suppose aussi que mes parents, s'ils n'étaient pas exaspérés par mes questions, essayaient de me répondre.
Y
À mon avis, la foi est une forme de maladie mentale. Croire que les miracles existent sans cause, c’est l’indice que nous avons abandonné la raison.