Une religion qui n’est pas née de nulle part
La décision de célébrer le 25 décembre la naissance de Jésus fut prise, selon les sources, soit en 339, soit en 353, et la date de cette décision, on ne la conteste plus beaucoup puisque même un pape l’a reconnue. Elle visait à couper l’herbe sous le pied de la concurrence, en l’espèce, la religion rivale, le culte de Mithra, qui ressemblait fort – et un peu trop – au nouveau culte de Jésus.
Mithra était le fils du puissant Ahoura Mazda, et sa naissance marquait la conquête du monde par le soleil invaincu (souvenez-vous de ce film de Clint Eastwood, Invictus). Mithra était un « dieu » très aimé, et ses fidèles le célébraient en chantant « Tu nous as sauvés en répandant le sang éternel » – notion que Jésus a reprise à son compte, via son célèbre « Ceci est mon sang ». Et, ce jour-là, les mithraïstes plantaient un jeune arbre, d’où notre sempiternel sapin « de Noël ». Noël, mot qui dérive de la formule romaine, Natalis solis invicti. Tout se tient...
La religion de Mithra gagna l’Europe entière, et elle florissait de l’Espagne au nord de l’Angleterre, de la Turquie à l’actuelle Tunisie. Et, malgré tous les efforts de l’Église chrétienne, il en subsiste quelques vestiges. Par exemple, les bénitiers à l’entrée des églises chrétiennes, que les mithraïstes utilisaient déjà et bien auparavant.
Un autre jour, je vous parlerai de la célèbre « étoile de Bethléem », qui a bien existé, mais pas dans le sens que croient les catholiques. Quant au très casse-pieds Père Noël, lui aussi a existé auparavant, en triple exemplaire, quoique pas sous ce nom, et même pas sous celui de « saint » Nicolas, apparu bien plus tard ! Ce saint est toujours fêté dans la région de Lille, j’en ai été témoin.