Le nuage de Tchernobyl (1)

Publié le par Yves-André Samère

L’accident survenu dans la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, eut lieu le 26 avril 1986, dans la centrale nucléaire V.I. Lénine. Un nuage radioactif envahit l’atmosphère, débordant sur les pays voisins. La France fut touchée le 29 avril, et, le 1er mai, presque tout le territoire français était atteint : le nuage empoisonné avait particulièrement persisté au-dessus de l’Alsace, de la Lorraine et de la Corse. Et les autorités du pays s’employèrent à démentir ce fait pourtant incontestable. Il est vrai qu’on était alors sous le « règne » de Mitterrand, une canaille qui n’en était pas à son coup d’essai.

Le 2 juin, le SCPRI (Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants) diffusa un communiqué assurant que la France n’avait été touchée que par la queue du nuage issu de Tchernobyl, où les poussières radioactives étaient déjà très diluées. Ce service cherchait à éviter une panique nationale, qui pouvait entraîner des débordements fâcheux et incontrôlables. En réalité, un des premiers soucis des autorités de tous les pays, en cas de catastrophe majeure, est d’éviter une panique nationale, susceptible d’entraîner des débordements fâcheux et incontrôlables. Elles distillent alors l’information de façon parcimonieuse. Plus grave, les pluies du 2 au 3 mai avaient provoqué la chute des poussières radioactives sur ces régions.

On peut objecter que certaines de ces poussières perdaient rapidement leur radioactivité (deux mois pour l’iode 131), d’autres pas : la demi-vie du césium 137, par exemple, est de trois cents ans. Mais, le 2 juin, quelque huit semaines plus tard, le SCPRI ne pouvait l’ignorer. Il fallut attendre 2005, soit dix-neuf ans après les faits, pour qu’un comité d’experts admette que les données du SCPRI avaient été « sous-évaluées ». C’était peu dire : elles constituaient ce qu’on appelle pudiquement de la « désinformation », puisque, le 29 avril, la radioactivité atmosphérique était alors quatre cents fois supérieure à la moyenne !

(Merci posthume à Gerald Messadié, chercheur inlassable, hélas mort il y a un an et demi)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Entre autres, dans le nord-est de la France, les champignons contaminés, et ce pendant des années.
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Y
J’ai mangé plusieurs fois du cèpe, et j’ai trouvé ça assez fade. Mais enfin, je ne suis pas expert, ni gastronome.
D
Oh, un bon cèpe de Bordeaux bien dodu, un régal incomparable. Sans possibilité d'être confondu avec un quelconque autre champignon.<br /> Et puis, une amanite phalloïde pour une belle-mère, c'est aussi un bon remède...
Y
Déjà, même sans avoir été apergés par les retombées radioactives, les champignons ont de quoi inspirer la méfiance !