Les Japonais, précurseurs des nazis

Publié le par Yves-André Samère

Comme promis hier, voici mon avis sur les bisbilles entre Carlos Ghosn et le Japon. Je précise tout de suite qu’il y a lieu, au minimum, d’acquitter Ghosn, attendu que, s’il se remplissait les poches, lui au moins n’a pas de sang sur les mains.

Entre 1931, date de l’invasion de la Mandchourie, et la défaite de 1945, les Japonais sont responsables de vingt millions de morts pour faits de guerre. Durant la seule occupation de la Chine par le Japon, entre 1937 et 1945, on compte dix millions de morts chinois (trente-cinq millions, selon le gouvernement de Pékin), sans compter les Coréens. Il faut dire que les Japonais méprisent le monde entier, et, vous allez rire, il est impossible à un étranger de s’installer au Japon, même par mariage avec une Japonaise. Ce détail est unique sur la surface de la Terre. Je ne connais qu’un seul étranger qui vit au Japon depuis des dizaines d’années, vous le connaissez probablement sous le nom de Frédéric Charles, mais c’est un pseudonyme de journaliste : son vrai nom est Georges Baumgartner, il aura bientôt 68 ans, il parle le japonais, et il est suisse, bien que correspondant là-bas pour Radio-France. Ajoutons que jamais il ne s’est permis la moindre critique envers le Japon et ses gouvernants.

Au fait, vous avez remarqué les dates ? Oui, les Japonais, qui ont commis des atrocités abominables, ont précédé les nazis, en commettant leurs forfaits deux ans AVANT qu’en Allemagne, Hitler accède au pouvoir ! Je ne vous donne pas les détails, mais il a existé, sur le territoire chinois qu’ils avaient envahi, plusieurs camps de la mort, notamment à Harbin, auquel Auschwitz a servi de précurseur. On tentait notamment d’y réaliser des armes bactériologiques : bombes, bouteilles explosives, bonbons aux bacilles d’anthrax et autres – et de les expérimenter sur des prisonniers principalement chinois – mais il y avait aussi des Russes, des Nord-Américains et des Anglais. Là travaillaient des scientifiques qui se livraient à toutes sortes d’expériences sur ces malheureux, dont je ne vous décris qu’une seule, relatée par un de leurs trois cents exécutants entre seize et dix-huit ans, et ordonnée par un des médecins. L’un de ces exécutants, nommé Yoshio Shinokuza, recruté en 1939, raconte qu’il était chargé de pratiquer sur les cobayes humains des expériences de vivisection, sans anesthésie : lorsqu’un de ses supérieurs avait besoin d’un cerveau humain pour ses travaux, il lui suffisait d’envoyer ses gardes en chercher un. Ceux-ci choisissaient alors un prisonnier et l’immobilisaient, tandis qu’un des leurs ouvrait le crâne du malheureux, à la hache ou à la scie. L’organe était alors ôté sans grande précaution, puis transporté rapidement au laboratoire, et le corps du prisonnier partait pour le four crématoire du camp… Autre exemple : ayant reçu une injection du bacille de la peste, des pillards chinois contractèrent la maladie, qui se manifesta douze jours plus tard. L’un d’eux survécu dix-neuf jours, et sa résistance lui valut d’être disséqué vivant. Un autre des ces bourreaux a rapporté ceci : « J’ai ouvert au scalpel la poitrine d’un prisonnier vivant. Nous opérions sans anesthésie. Les prisonniers étaient parfaitement conscients et poussaient des cris horribles ». Les médecins exposaient leurs victimes au gel pour tester les limites de la résistance humaine, injectaient de l’air ou de l’eau de mer dans leurs veines, les soumettaient à de violentes décharges électriques, et dépeçaient ceux qu’ils désignaient dans leur jargon comme des « bûches » (marutas).

Passons sur les broutilles telles que celles-ci : des centaines de femmes chinoises ont été forcées de servir au repos du guerrier japonais durant l’occupation de leur pays ; ou encore, on a pu voir des photos prises en Chine par les soldats japonais. Ils posaient pour le photographe, en montrant les dizaines de têtes coupées de prisonniers chinois, ce qui les faisait bien marrer. Ou, beaucoup plus amusant, cette photo d’une pancarte à l’entrée d’un jardin public, et qui avertissait que cet endroit était « Interdit au chiens et aux Chinois ».

Tout cela est évidemment authentique, car je n’ai pas assez d’imagination pour inventer de tels détails.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

B
Curieux billet, précédé d'un curieux titre. Nazi est un régime, Allemand une nationalité ! Japonais est AUSSI une nationalité ! Auriez-vous titré : les débuts de l'ère Shōwa précurseurs de la barbarie nazie, que je trouverais le billet plus "acceptable". Quel rapport entre les atrocités autrefois commise et le peuple Japonais d'aujourd'hui ???
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Y
Où diable ai-je écrit le mot “allemand” ? Quand au mot “Japonais” dans le titre, il visait uniquement l‘armée japonaise, c’était assez clair par le contexte (première phrase du deuxième paragraphe, où voisinent les mots “Japonais” et “guerre”). Nulle part je ne vise les “Japonais d’AUJOURD’HUI”. C’est marrant, ces lecteurs qui inventent un texte absent pour mieux le critiquer ! Auriez-vous lu mon texte plus attentivement que je trouverais votre commentaire plus “acceptable” !
M
On se souvient aussi du Sac de Nankin en 1937, condensé en deux mois de toutes les atrocités nippones. Un concours de décapitation avait été organisé entre deux lieutenants japonais. Il était repris, encouragé et arbitré par la presse nationale. Enfin, j’ai revu récemment le film « Invincible » qui relate comment un gardien nommé Watanabe a torturé pendant des mois un prisonnier de guerre américain, Louis Zamperini, ancien athlète olympique.
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Y
Je connaissais les atrocités commises à Nankin et ses trois cent mille morts. Mais il y en a tellement eu, d’atrocités, comment parler de tout ? À propos de films, j’ai assisté à la projection unique, au Forum des images, d’un autre film de Tun Fei Mou (qui a aussi traité des tortures infligées à Louis Zamperini, intitulé “Hei tai yang Nan Jing da tu sha”, datant de 1995). Mais ce film-là, intitulé “Hei tai yang 731”, et datant de 1988, multipliait les scènes d’horreur très au-delà de la limite du gore, complètement répugnant et racoleur. J’avais interpellé le metteur en scène pour lui demander s’il connaissait l’existence de “Shoah”, le film de Claude Lanzmann, et comme il n’en avait jamais entendu parler, je lui avais rétorqué que c’était dommage, car, autrement, il aurait pu faire un film plus digne.