Une journée bizarre
Cette journée a commencé bizarrement. J’ai eu d’abord à résoudre un problème crucial, car mon ordinateur est tombé en panne il y a quelques jours, et je ne peux donc plus imprimer la fameuse attestation dérogatoire (encore un adjectif pompeux qui enjolive notre vocabulaire) permettant de sortir dans les rues sans se faire embarquer par la police. Soit dit en passant, c’est la première fois que, dans cette période très surveillée, je vois des policiers en liberté. Cette fois, cinq d’un coup.
Bref, je me suis résigné à chercher des attestations déjà imprimées. Et j’ai commencé mes investigations par le commissariat du troisième arrondissement, que je connaissais déjà un peu, mais où, cette fois, je n’ai pas pu entrer, car la police aussi craint la contagion. Une jeune femme m’a donc accueilli à la porte et m’a demandé quel bon vent me poussait en ces lieux. J’ai expliqué ma carence en documents officiels, et elle est allé en chercher quelques exemplaires, me conseillant, à l’avenir, d’en rédiger plutôt le texte à la main, ce que je suis bien incapable de faire. Cela fait, je suis allé à la pharmacie qui a ma clientèle, où j’ai renouvelé ma supplique, et où, aimablement, la pharmacienne m’a gentiment donné quelques exemplaires des attestations toutes prêtes, ce qui m’a incité à penser qu’elle avait déjà eu quelques prières dans le même sens.
Cela fait, je suis rentré chez moi, soulagé, non sans avoir été abordé sur le trottoir par une femme noire qui, croyant sans doute avoir affaire au Père Noël, m’a demandé si je ne pourrais pas l’héberger chez moi. Ben voyons. J’ai aimablement décliné cette alléchante proposition.
J’ai une vie passablement aventureuse.