Les cahots de la Cinquième République

Publié le par Yves-André Samère

Née dans un coup d’État (voir le livre Les 13 complots du 13 mai), la Cinquième République a mal poursuivi son chemin. Récapitulons :

- De Gaulle limoge son Premier ministre Pompidou, auquel il ne pardonne pas d’avoir... gagné les élections législatives de juin 1968, et donc de l’avoir ridiculisé. Mais, dix mois plus tard, ayant perdu son ultime référendum, De Gaulle démissionne dans la nuit qui suit l’annonce de sa défaite, et ne paraît même pas à la cérémonie de passation des pouvoirs. Pis : pendant toute la campagne électorale qui suit, il boude en Irlande, et ne vote pas.

- Devenu président de la République moins d’un an après son limogeage, Pompidou ne s’entend pas avec son Premier ministre Chaban-Delmas, qu’il trouve trop à gauche, et le remplace par Pierre Messmer.

- Giscard, élu président de la République, regrette d’avoir choisi Chirac comme Premier ministre, et multiplie les brimades, qui poussent Chirac à démissionner avec éclat. Pour se venger, et avec l’aide de Pasqua, Chirac fera voter en faveur de Mitterrand.

- Mitterrand, devenu président, déteste depuis toujours Michel Rocard, son rival à gauche, qu’il a nommé Premier ministre afin de lui mettre sans cesse des bâtons dans les roues. Enfin, il le limoge.

- Toujours président, Mitterrand, parce que les socialistes ont perdu les élections législatives, est obligé de prendre Chirac comme Premier ministre. Leurs affrontements sont permanents, et l’ultime a lieu en public, à la télévision, pendant la campagne électorale présidentielle.

- Chirac devient enfin président, mais son parti perd aussi les élections législatives, et il doit prendre Jospin comme Premier ministre. Les deux hommes ne s’entendent pas du tout, c’est le moins qu’on puisse dire. Ils s’affronteront à l’élection présidentielle suivante, que Chirac gagne parce que Le Pen est arrivé deuxième, ce qui a éliminé Jospin.

- Sarkozy parvient à être élu à la Présidence et qualifie Chirac de  « roi fainéant », se vengeant ainsi que Chirac ait dit de lui « J’ordonne, et il exécute ».

- Président, Sarkozy qualifie son Premier ministre Fillon de « collaborateur ». Fillon reste en place, mais il va mal tourner, puisqu’il quitte la politique.

Seul François Hollande n’affrontera jamais l’un de ses Premiers ministres.

Reste à traiter le cas de Macron et de son Premier ministre Édouard Philippe. Or il est notoire que les deux hommes s’entendent de moins en moins bien (lire l’éditorial en première page du « Canard enchaîné » paru ce matin).

Tout cela finira mal, comme de coutume ! À suivre, évidemment...

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C
Ce tend à démontrer que l'on est privé des meilleurs ; Chaban , Mendes , Rocard , Seguin etc. La faute a qui , si ce n'est le peuple de France qui les a élu et qui donc , les méritent !
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Y
Tout à fait. En ce moment, nous avons un désert. On devrait interdire de mourir aux gens de valeur.